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Assainissement à Bamako : LA GREVE PARTIELLE ET SES NUISANCES

Les chauffeurs de la société Ozone-Mali ont débrayé depuis une semaine, perturbant ainsi sérieusement l’évacuation des ordures

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L’assainissement à Bamako, on ne le dira jamais assez, est depuis des décennies un vrai casse-tête. Aussi bien pour les pouvoirs public que pour la population. Faute d’un système viable et durable de collecte et d’évacuation des ordures, l’assainissement s’apparente au supplice de Sisyphe. Et le phénomène s’accentue aux rythmes de l’explosion démographique et de l’expansion incontrôlée de la ville.
La situation prend parfois des allures de psychodrame dans certains quartiers où la population décide d’aller déverser les ordures dans la cour de la mairie ou dans les rues. Parfois, les montagnes de déchets atteignent de telles dimensions que le gouvernement est obligé d’intervenir ponctuellement pour les dégager. Mais quelques mois après, l’on se retrouve à la case départ.
C’est dans un tel contexte qu’a débarqué la société marocaine d’assainissement Ozone environnement et services. Elle a signé avec la mairie du District, une convention de gestion déléguée de service de propreté de la ville de Bamako. La convention fut signée le 25 septembre 2014.
Mais c’est en février 2015 que la société a entamé ses activités. Depuis, les agents d’Ozone font partie du paysage bamakois. En effet, leur présence saute à l’œil des passants. Dans leur tenue orange, munis de balais, de râteaux, de pelles et de bacs, ils ont investis les voies de la capitale.
Le montant de la prestation de la société se chiffre 9 milliards de Fcfa par an. Au terme de la convention, le partenaire marocain a accepté de préfinancer les premières opérations en apportant les équipements et en procédant au recrutement des salariés. La société a ainsi créé 1400 emplois directs et plus de 100 emplois indirects.
Mais si l’arrivée de Ozone a indéniablement contribué à changer le visage de la capitale, l’expérience ne se passe pas sans problème. Déjà en juin dernier, les travailleurs s’étaient mis en grève pour réclamer le paiement d’arriérés de salaires. Une partie des agents, les chauffeurs, a de nouveau débrayé depuis vendredi dernier.
Ce mouvement de grève a, il va de soi, provoqué un amoncellement d’ordures un peu partout dans la ville. L’environnement s’est particulièrement dégradée au très fréquenté marché Dabanani qui longe l’avenue menant du pont des Martyrs à l’Assemblée nationale en passant par la Maison des artisans.
Ici, les ordures se sont accumulées sur une centaine de mètres. Du coup, la circulation est complément perturbée sur une partie de la voie. L’embouteillage est permanent. La proximité de la fête de Tabaski n’arrange rien. La pagaille est indescriptible. En effet, automobilistes et motocyclistes sont obligés d’emprunter la voie réservée aux véhicules de transport en commun avec la création de « l’Anneau Sotrama ».
Mercredi vers 16h, des agents municipaux avaient bien entrepris de dégager la petite colline d’ordures avec une pelleteuse et six camions bennes (quatre des services d’assainissement du district et deux d’Ozone).
Au marché Dabanani, des commerçants se sont regroupés depuis 2000 au sein d’une association baptisée « Association Nieta du Marché Dabani ». Bassidi Samaké en est le secrétaire au développement. Nous l’avons croisé sur place en train de suivre les travaux d’enlèvement des ordures. « Le premier vendredi de chaque mois, nous assainissons l’intérieur et les alentours du marché pour déposer les déchets dans des caissons qui sont acheminées vers les décharges finales par Ozone», explique Samaké.
Pour en savoir davantage sur la situation, nous avons rencontré le directeur général d’Ozone, Guissi Adil, et le directeur des exploitations urbaines, Adama Koné. Ceux-ci ont d’abord rappelé qu’Ozone-Mali entretien avec la mairie du District et l’Etat, une convention de gestion déléguée des services de propreté de la ville de Bamako. Ladite convention est entrée en vigueur depuis le 10 février 2015.
Dans cette entente, Ozone s’engage à balayer les voies, à faire la collecte des déchets auprès des ménages, à assurer le désherbage des voies, le curage des caniveaux et le lavage des monuments. La convention couvre une période de 8 ans renouvelable. L’Etat s’engage à payer 9 milliards de Fcfa par an à Ozone. A la date du 31 août, il devait plus de 5 milliards de Fcfa à la société qui jusque là n’a perçu qu’un milliard de Fcfa.
Selon le directeur général d’Ozone-Mali, c’est cette situation qui a occasionné des arriérés de paiement des salaires. D’où la révolte d’une partie du personnel, en l’occurrence les chauffeurs et conducteurs qui observent une grève depuis vendredi dernier. Les grévistes réclament le paiement de leurs salaires du mois d’août.
Guissi Adil et Adama Koné reconnaissent que les conducteurs ont un rôle incontournable dans l’acheminement des déchets collectés vers les décharges finales. Les négociations, assurent-ils, sont en cours avec les grévistes pour qu’ils reprennent le travail.
Revenant sur la situation des déchets du marché Dabanani les deux responsables ont indiqué avoir sollicité hier de la mairie, la mise à disposition de chauffeurs pour non seulement assainir le lieu, mais aussi assurer le service minimum.
S. TANGARA

source : Essor

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