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Vente promotionnelle de moutons : L’ORGANISATION GAGNERAIT A S’AMELIORER

Bien que désormais ancrées dans l’agenda des fêtes religieuses, les opérations de vente promotionnelle sont confrontées à nombre de contraintes

Bocary Tréta ministre Développement RuralLe ministre du Développement rural, Bocari Treta, s’est rendu hier sur deux sites de vente promotionnelle de moutons. L’un sur le terrain municipal de l’Hippodrome et l’autre au marché à bétail du quartier Sans Fil. Depuis quelles années, le ministère en charge de l’élevage organise des opérations de vente promotionnelle de bœufs ou de moutons à la veille des fêtes religieuses musulmanes. L’initiative vise à rapprocher acheteurs et éleveurs et éliminer, du coup, les intermédiaires qui, par leurs interventions, grèvent les prix d’acquisition des animaux.
Le ministère du Développement rural a réitéré l’opération par l’entremise, comme les années précédentes, du Projet d’appui au développement de l’élevage au Sahel occidental (PADESO).
La visite du ministre Tréta sur les points de vente promotionnelle était destinée à vérifier le respect des prix convenus et l’état d’approvisionnement des marchés.
Le premier constat est que si le terrain de l’Hippodrome offre des conditions appropriées de vente des animaux avec une aire propre et un éclairage public assuré à la tombée de la nuit, tel n’est guère le cas du marché du quartier Sans Fil. Ici, les vendeurs ont vivement dénoncé les conditions sanitaires déplorables. Les petits ruminants et des bœufs cohabitent dans un environnement désolant. Vendeurs, acheteurs et animaux pataugent dans la boue.
« Nous sommes victimes de vols de bétail. Il n’y a pas d’éclairage public pour assurer la sécurité des lieux, une fois la nuit tombée. Le site est si insalubre en cette période de pluie que nous sommes obligés de nous déporter sur la voie publique pour proposer nos animaux. Ce qui provoque tout naturellement un embouteillage important. En cette veille de fête, la circulation est particulièrement dense », témoigne Moussa Traoré, vice-président de la coopérative des vendeurs de bétail du marché du Sans Fil.
L’homme déplore également la cherté de l’aliment pour bétail. Comme d’ailleurs ses collègues du terrain municipal de l’Hippodrome où le sac de 50 kg d’aliment bétail est vendu à 8000 Fcfa. Le même sac coûte 12.000 Fcfa au « garbal » du Sans Fil.
Les vendeurs de l’Hippodrome venus de localités encadrées par le PADESO sont également confrontés à un problème d’approvisionnement en herbe et d’abreuvement de leurs animaux sur le site. Les moutons débarquent très éprouvés par le trajet. Certaines bêtes peinent à se tenir sur leurs pattes. Chez d’autres, l’alimentation au tourteau a causé des ballonnements, car les bêtes étaient exclusivement nourries à l’herbe dans les pâturages. Mais les éleveurs assurent que ces ennuis sanitaires sont passagers.
« Ici en l’absence de point d’eau aménagé pour l’abreuvement des animaux, nous achetons de l’eau. Le bidon de 20 litres que nous achetions à 50 Fcfa au départ coûte le double depuis hier (mercredi, Ndlr). Nous avons bien évidemment refusé d’acheter l’eau à ce prix. Les jeunes qui nous approvisionnent ont donc organisé un embargo contre nous. C’est un chantage inacceptable car cela va se répercuter sur le prix du mouton. Or, nous nous sommes engagés dans un contrat à céder les animaux à des prix convenus. Les charges imposées ne doivent pas nous contraindre à réviser les prix », s’étrangle Ichaka Haïdara, un éleveur venu de la zone Sokolo avec 760 têtes.
Son camarade Abdoul Kadri Koureissi, chef de la coopération Alheir N 8 de Sokolo, partage les mêmes appréhensions. Lui, a fait venir 800 moutons dont 300 sont déjà vendus. Il en appelle aux autorités municipales, aux responsables du PADESO et au département du Développement rural pour prendre des mesures afin que le jeu ne soit pas faussé.
Le ministre Tréta a admis la pertinence des remarques des éleveurs. Il a donc demandé aux autorités municipales d’assurer l’approvisionnement régulier des éleveurs en eau. La mairie, en collaboration avec le commissariat du 3è Arrondissement, doit également assurer la sécurité des lieux. Le ministre préconise par ailleurs d’aménager des aires de repos et des toilettes pour les éleveurs tenus de rester sur place pendant tout le temps de la vente.
Sidi Yaya Traoré, un vendeur de bétail, ne décolère pas contre la gestion du marché du Sans Fil par les responsables de la coopérative multifonctionnelle « Danaya ». Il dénonce le manque de transparence dans la gestion des fonds issus de la cotisation des membres. La mairie de la Commune II est également dans sa ligne de mire. Il assure que les années précédentes, celle-ci renonçait à la taxe municipale de 50 Fcfa par tête et par jour pendant le temps de l’opération de vente promotionnelle. L’autorité communale ne l’aurait pas fait cette année. En tout cas, pas encore.
Sur un autre chapitre, les marchands de bétail déplorent les tracasseries routières dont ils sont l’objet. « Il y a trop de postes de contrôle sur la route. Et il faut débourser 5000 Fcfa par camion à chaque poste pour passer. Il arrive que des bêtes meurent. Nous sommes obligés de compenser cette perte et l’argent déboursé au niveau des postes en jouant sur les prix », souffle un marchand de bétail.
Le ministre Tréta a promis d’examiner toutes les contraintes des marchands de bétail. Il a par ailleurs annoncé la convocation d’une grande réunion de tous les acteurs de la filière bétail pour ébaucher une stratégie d’approvisionnement des marchés étrangers demandeurs de bétail malien comme le Sénégal, la Guinée, la Côte d’Ivoire et même la Guinée Equatoriale. Ce pays d’Afrique équatoriale aurait fait part de son désir de s’approvisionner en viande rouge dans notre pays. « Voici des marchés potentiels qui s’offrent à nous. Nous devons les saisir et en tirer tous les bénéfices », a-t-il conclu.
M. COULIBALY

source : Essor

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