La case des joueurs de cauris est structurée de sorte que chaque chose ait sa place. Chez certains, c’est un endroit moins éclairé, rempli de feuilles d’arbres, de fétiches de toutes tailles et, surtout d’une tasse remplie de cauris. Ce sont des endroits où généralement les chaussures sont interdites et que personne ne rentre de face mais plutôt de dos. Chez d’autres, c’est une chambre tout à fait normale car, ce n’est pas l’endroit qui importe. Avec les multiples arnaqueurs aujourd’hui, les gens se méfient des jeteurs de cauris. Beaucoup les qualifient de menteurs. La plupart disent tout sauf ce qui est vrai car, en réalité, d’autres ne savent pas le lire. Massalé Fofana jeteur de cauris explique son cas. « Le cauri a plusieurs portes d’entrée. D’une part, c’est un don transmis par des êtres surnaturels. Cela se fait de deux manières, soit dans un rêve soit dans la forêt ou lors d’une promenade seul. D’autre part, il se transmet par descendance si un membre de la famille le pratique.
Le frais de consultation du cauri n’est pas fixe. Il varie selon les moyens du client. J’ai vu et dit des choses incroyables qui se sont réalisées à travers le jet des cauris. Il y a une sorte de phrase magique qui se prononce pour pouvoir implorer et lire le cauri. Le client dit ses souhaits sur les cauris pour qu’il puisse lui montrer quoi faire. La plupart de mes consultants sont des femmes avec leur multiple envie », explique-t-il. Le jeu des cauris est une sorte d’amusement, de causerie entre le client et le voyant.
« Lorsqu’on malaxe et joue avec les cauris, chaque cauri qui tombe représente une chose, rien n’est à négliger. Un seul cauri peut signifier beaucoup. Lorsque le cauri est sur le dos, c’est l’homme. Et, lorsqu’il tombe sur la face, c’est la femme. Il n’y a pas d’endroit précis pour jeter les cauris, il est même possible de se promener avec dans ses poches », indique Bourama, joueur de cauris. Le cauri est certes un art divinatoire complètement féminin mais, rien n’empêche les hommes de l’utiliser. Tout le monde peut jeter les cauris. Il suffit d’apprendre et de s’initier.
Jeanne-Marie Samaké
(Stagiaire
Source: Mali Tribune