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Arrestations, prisons : IBK renoue avec la répression pour casser le M5-RFP

Le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), chaque fois qu’il est en face d’une crise, fait toujours recours à la répression, son jeu favori. Il  n’a jamais montré une capacité d’imagination pour éteindre feu.

Face à cette nouvelle crise socio- politique qui secoue dangereusement le Mali, depuis le 5 juin dernier, le président IBK, au lieu d’apaiser la tension, est monté sur ses grands chevaux en nommant un radical au ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux. Me Kassoum Tapo, de qui il s’agit, n’a pas fait de dentelle aux militants du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) depuis qu’il est en fonction au ministère de la Justice.

Les manifestants sont arrêtés à tour de bras et jetés en prison après être présentés devant un juge. Ce coup de massue sur la tête des militants du M5-RFP était prévisible pour tous ceux qui ont suivi l’homme sur les plateaux de télévision ces derniers temps. Il n’a pas fait mystère de ses intentions de casser les reins du mouvement de contestation. Ces propos blasphémaient les actions du M5-RFP, surtout celle demandant la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta du M5-RFP.

Le duo IBK-Me Tapo, source de crises politiques au Mali

Il fallait s’attendre à ce durcissement du régime. On retrouve le duo de 1997, incarné par IBK-Me Kassoum Tapo. Il a toujours cru au muscle, au mépris, à l’arrogance et à la virulence de leurs propos comme moyen de règlement d’une crise. Partout où ils se trouvent, ils forment un couple dangereux pour la stabilité du Mali. Ils sont la source de la grave et première crise de l’ère démocratique: il s’agit du fiasco électoral du 13 avril 1997.

Malgré les mises en garde des partis de l’opposition et des bonnes volontés, Ibrahim Boubacar Keïta, Premier ministre d’alors et Me Kassoum Tapo, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), en ont fait à leur tête. Ils ont conduit droit le pays au mur en organisant de très mauvaises élections, plongeant le Mali dans une très grave crise politique. La suite est connue de tous. Une répression jamais égalée s’est abattue sur les leaders et les militants de l’opposition qui s’étaient réunis dans un regroupement du nom de Collectif des partis politiques de l’opposition (COPPO) pour réclamer la tenue d’élections transparentes. Mais quelle ne fut leur surprise ? Les marches, meetings et assemblées générales ont été réprimés dans le sang. Par la suite, des chefs de partis politiques du COPPO ont été arrêtés et déportés à l’intérieur du pays. D’autres ont préféré s’exiler dans les pays voisins pour échapper à la furie d’IBK.

Mais derrière ces arrestations, on savait qu’IBK réglait des comptes politiques avec certains responsables du COPPO. Parmi ces hommes, il y avait Me Moutaga Tall et le colonel Youssouf Traoré. Il  avait juré de tout mettre en œuvre pour que le premier ne soit pas réélu député à Ségou.

Quant au second, il avait, à travers l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ), son parti,  levé son immunité parlementaire. Il savait que son parti ne pouvait pas gagner, en 1997, à San face à l’Union des forces démocratiques et patriotiques (UFDP-Sama Ton) du colonel Traoré.

Alors qu’on ne se fasse pas de doute. Le président IBK est dans une posture de vengeance. Il en veut à mort à ceux qui ont refusé de laver la vaisselle et qui lui réclament sa démission dans le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). C’est le même schéma de 1997 qui est déjà mis en œuvre avec cette fois-ci Me Tapo à la Justice. Et dans les jours à venir que personne ne soit surpris de la répression sauvage qui va s’abattre sur les leaders et les militants du M5-RFP. En tout cas, le dispositif de sécurité déjà visible à travers la ville de Bamako ne saurait démentir cette volonté du président de faire taire les contestataires.

Par une répression sauvage, il a pu décapiter le mouvement estudiantin. Il a procédé à l’arrestation du secrétaire général de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), Yéhia Ould Zarawana et d’autres têtes de proue. On connaît la suite. Par incapacité de trouver une solution à la crise scolaire, IBK ferme les écoles.

Le duo IBK-Me Tapo a intérêt à privilégier le dialogue  au muscle pour que le pays ne bascule pas dans une violence inouïe. Et Ibrahim Boubacar Kéita ne gère aujourd’hui que les conséquences de ces répressions sauvages qui n’ont apporté aucune solution aux crises des années 1990. Il est temps qu’il change avec le temps. Sinon, c’est la surprise au bout des répressions.

Yoro SOW

Source: Inter De Bamako

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