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Arrestation d’Etienne Fakaba Sissoko au Mali : des voix s’élèvent

L’arrestation d’Etienne Fakaba Sissoko continue de susciter émotion et réactions. Economiste au Centre de recherche, d’analyses politiques, économiques et sociales du Mali (Crapes), Etienne Fakaba Sissoko est en prison depuis dimanche soir. Poursuivi dans deux affaires, son interpellation inquiète en raison notamment du contexte dans lequel elle survient.

Etienne Fakaba Sissoko est poursuivi par la justice malienne dans deux affaires : la première concerne des propos encourageant « la discrimination ethnique ou religieuse » -il avait notamment déploré sur les réseaux sociaux la tenue des Assises nationales le jour de Noël-  la deuxième concerne un diplôme universitaire qu’il est soupçonné d’avoir falsifié. Mais cette arrestation survient dans un contexte particulier. L’économiste avait largement répondu aux sollicitations des médias qui l’interrogeaient sur les conséquences des sanctions de la Cédéao pour le Mali.

Le Collectif de défense des acquis démocratiques (Codef-AD) a été créé ces dernières semaines, il rassemble des partis politiques et des associations inquiètes des menaces qui pèsent actuellement, selon eux, sur la liberté d’expression et d’opinion au Mali.

Dora Diarra est un responsable du parti politique Sadi, dont le président Oumar Mariko est justement visé par une procédure judiciaire pour des propos tenus à l’encontre du Premier ministre de transition Choguel Maïga. Il alerte sur la situation dans le pays.

« Ces derniers temps au Mali, on observe un recul démocratique. Ça n’a pas commencé avec Etienne Fakaba Sissoko. Les campagnes contre les partis politiques, les dénigrements, les blocages des fonds des parties politiques, les blocages de la subvention à la presse. Finalement, on est arrivé à la judiciarisation du débat politique, tous ceux qui n’applaudissent pas la transition sont vilipendés sur les réseaux sociaux ou interpellés par la justice », souligne Dora Diarra, qui est aussi l’un des responsables du Codef.

« Dans le cas d’Etienne Fakaba Sissoko, le parquet a parlé de faux diplômes et d’incitation à la haine entre groupes ethniques et religieux. Faux diplômes, je n’en sais rien mais ce n’est pas maintenant qu’Etienne Fakaba Sissoko a commencé à se présenter comme docteur. Des gens avaient été jetés de la fonction publique à cause de faux diplômes et ne sont pas interpellés. En plus de cela, depuis la sanction prononcée par la Cédéao, Etienne Fakaba Sissoko a commencé à alerter le peuple malien, en disant que c’est difficile, qu’on ne peut pas soutenir. Et qu’il soit interpellé à ce moment-là, ça nous préoccupe. Un travail contre la liberté d’expression est en cours dans notre pays. Quelles sont les véritables motivations pour lesquelles Etienne Fakaba Sissoko a été interpellé ? »

Source: RFI

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