Malgré le vent de pessimisme qui a pesé sur les dix jours de pourparlers inter-maliens à Ouagadougou, Bamako et les rebelles touaregs sont parvenus à un accord préalable qui sauve finalement la tenue de l’élection présidentielle prévue pour se tenir le 28 juillet prochain. Le plus dur, reste l’entrée et l’installation de l’Armée malienne à Kidal, cette ville du Nord dont les groupes rebelles ont fait leur quartier général.
En réalité, tout l’accord tient à la réalisation de ce pari, qui n’est en fait pas le plus facile à gagner. Car, depuis plusieurs décennies, les forces armées maliennes et les groupes armés du Nord se vouent une haine cordiale. Une haine qui s’est traduit par plusieurs exactions de part et d’autres et qui n’ont malheureusement pas épargné des populations civiles, notamment dans la partie septentrionale du pays.
En organisant une séance spéciale de travail entre les militaires des deux camps à Ouagadougou, la médiation semble avoir pris la mesure des questions pratiques de mise en œuvre de l’accord préliminaire. C’est tant mieux. Il est important d’aplanir les éventuels problèmes qui pourraient subvenir avant même de se déporter sur le terrain. Tout repose désormais sur la bonne marche de la commission mixte de sécurité que doit accompagner les forces de la Misma/Minusma et de l’opération Serval.
Lorsque des éléments de l’Armée malienne pourront entrer, en toute sérénité et sans couacs à Kidal, on pourra commencer à croire en l’application du début des accords préliminaires de Ouagadougou. En attendant, il importe également que les politiciens maliens se mettent au diapason des efforts des autres pour sauver leur pays.
Rien ne sert d’attiser par des propos haineux et des manifestations d’orgueil et d’ego inopportunes, un feu que la communauté internationale cherche à éteindre pour le bonheur des Maliens épris de paix, mais aussi de tous les Africains soucieux du développement du continent.
Source: Allafrica.com