Les faits
Le chef de l’État a promis, mercredi 13 juillet, un « changement de paradigme profond » de la présence française en Afrique. Il a par ailleurs annoncé l’élaboration d’une nouvelle Loi de programmation militaire pour la période 2024-2030.
Une fois désengagée du Mali, la France aura divisé par deux sa présence au Sahel en ne maintenant que 2 500 militaires environ dans la région. Mais Paris affirme depuis des mois ne pas renoncer à la lutte antiterroriste et discuter avec les pays du Sahel et du Golfe de Guinée pour préparer de nouvelles formes d’intervention.
Au Niger, les Français maintiendront plus d’un millier d’hommes et des capacités aériennes pour fournir un appui feu et du renseignement dans le cadre d’un « partenariat de combat » avec les forces armées nigériennes (FAN), déployées avec 250 soldats français à proximité de la frontière avec le Mali face aux djihadistes liés à Al-Qaida ou au groupe État islamique. Paris avait aussi annoncé le 1er juillet, en toute logique, la fin de la task force Takuba au Mali, une agrégation de forces spéciales européennes, victime collatérale des tensions avec les colonels au pouvoir à Bamako. Les contours d’une participation européenne à la lutte antijihadiste en Afrique restent à définir.
Nouvelle Loi de programmation militaire 2024-2030
Emmanuel Macron a aussi chargé le ministère des Armées d’élaborer une nouvelle Loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2024-2030 afin d’adapter les efforts budgétaires au nouveau contexte stratégique marqué par le retour de la guerre aux portes de l’Europe. « Alors que les conflictualités s’intensifient, il nous faut aujourd’hui réévaluer nos ambitions », a-t-il affirmé lors de la traditionnelle réception donnée par le ministre des Armées à la veille du 14 Juillet.
« Notre ambition opérationnelle pour 2030 doit être revue pour mieux assurer notre capacité à faire face à la perspective du retour possible d’un affrontement de haute intensité », a-t-il dit. Ces travaux d’élaboration d’une nouvelle LPM « devront être achevés à la fin de cette année » puis « discutés avec le Parlement » début 2023. Compte tenu de la guerre en Ukraine mais aussi de l’inflation, Emmanuel Macron avait promis une « réévaluation » de la LPM 2019-2025 pour « ajuster les moyens aux menaces ».
https://www.la-croix.com