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Après Sanogo : Qu’en sera-t-il pour les Yamoussa, Diamou, Dahirou et autres ?

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Le chef des putschistes, le général 4 étoiles Amadou Haya Sanogo s’est retrouvé du jour au lendemain en prison suite à des actes abominables posés au moment de son règne notamment les assassinats et disparitions de soldats lors du contre-coup d’Etat du 30 avril au 1er mai 2012 et la mutinerie du 30 septembre 2013 à Kati. Il se trouve que l’intéressé n’a pas agi seul et aurait même dénoncé le général Yamoussa Camara, chef d’état-major particulier du président de la République alors que Ibrahim Dahirou Dembélé ex-chef d’état-major général des armées, nommé par Sanogo et récemment limogé par IBK, et Diamou Kéita, toujours Directeur général de la gendarmerie lui aussi nommé par Sanogo, ont pris part aux faits aujourd’hui reprochés au célèbre prisonnier de Bamako. Ont-ils commencé à s’inquiéter ?

 

 

C’est aujourd’hui la débandage générale au sein de l’ex-CNRDRE, du nom de ce fameux comité national de redressement de la démocratie et de l’Etat de droit. Après la crise qui s’est éclatée au sein de l’organe avec pour corolaire les règlements de compte caractérisés par des assassinats, c’est la justice qui cherche à enterrer définitivement ce qui en restait encore à travers la personne du chef, Amadou Haya Sanogo. Depuis le mercredi 27 novembre, ce dernier croupit en prison pour assassinats, meurtres etc. Sanogo est aujourd’hui en train de payer sa part de responsabilité dans les tueries qui ont suivi le contre-coup d’Etat du 30 avril au 1er mai 2012 où plusieurs bérets rouges ont été tués et beaucoup portés disparus et la mutinerie du 30 septembre 2013 où beaucoup de corps de bérets verts de Kati, supposés être des témoins gênants pour le général 4 étoiles ont été découverts. Depuis longtemps, la justice voulait l’entendre sur ces faits, mais se prévalant d’un statut d’ancien chef d’Etat, le général avait toujours déféré la convocation et ce qui devrait arriver arriva. Il est désormais en prison.

 

 

Sauf qu’il n’est pas le seul qui doit répondre des faits que la justice reproche à l’intéressé. Plusieurs autres membres de la junte occupaient et continuent d’occuper des postes de responsabilité et de se fait ont pris part aux évènements. C’est le cas de Yamoussa Camara lui aussi général qui est copain de Sanogo et qui était ministre de la Défense en son temps. Yamoussa aurait même été dénoncé par le général Sanogo devant le juge Yaya Karembé. Surtout que lors d’une conférence de presse il avait traité les bérets rouges de tous les noms d’oiseaux. Selon certains proches d’Aya, c’est le général Camara qui aurait donné l’ordre de riposter contre les bérets rouges. Et c’est le ministère de la Défense qui donnait les 164 millions envoyés mensuellement à Amadou Aya Sanogo. Autant dire que Yamoussa Camara risque gros dans cette affaire.

 

 

Il y a aussi le général Ibrahim Dahirou Dembélé, ancien chef d’état-major général des armées au moment des faits et d’ailleurs nommé par M. Sanogo. Il est évident que ce dernier doit être aussi entendu par la justice pour savoir quel a pu être son rôle dans les assassinats des bérets rouges lors du contre-coup d’Etat du 30 avril au 1er mai 2012. C’est lui qui a ordonné la fermeture du Camp para et celui de Koulouba. Il serait aussi à la base de l’unité mixte qui a intervenu à plusieurs reprises au niveau du Camp para. Cette unité a également occasionné la mort de certains enfants et parents de commandos parachutistes ainsi que de paisibles citoyens de Djicoroni Para.

 

 

 

En sa qualité de chef d’état-major des Armées, selon nos informations, il serait en outre l’homme qui a ordonné plusieurs actes illégaux faisant de Kati, disons des éléments de la junte qui sont restés à Kati, une armée dans l’armée malienne. Laquelle armée recevait dotation, munitions et bien d’autres faveurs.

 

 

Ensuite il y a le colonel Diamou Kéita, toujours DG de la gendarmerie et putschiste lui-aussi. Il s’est illustré dans les arrestations lors des évènements du contre-coup d’Etat notamment du côté des civils. A-t-il pris part aux faits reprochés à Sanogo ? C’est la justice qui doit nous aider à le savoir. En effet, c’est Diamou Keita qui s’est incrusté dans nos petits écrans pour présenter des armes de l’armée malienne comme étant celles saisies sur des mercenaires ou dans les familles de certains hommes politiques. Sa responsabilité est entière au regard des conditions de détention des bérets rouges au Camp I de la gendarmerie nationale, qui y ont subi toutes sortes de sévices. Il aura poussé son zèle jusqu’à commettre beaucoup de fautes au mépris de la loi et dans le seul dessein de faire plaisir à ses amis de Kati.

Déjà on parle de plusieurs arrestations de militaires dans ces dernières heures, d’autres seraient en fuite et son vivement recherchés.

 

 

Mais les Sanogo, Yamoussa, Diamou et autres militaires du Sud ne doivent cependant pas être les seuls à visiter la justice malienne parce que les crimes n’ont pas été commis qu’au Sud. D’ailleurs les graves crimes ont été commis au Nord du pays par les criminels du MNLA. On se rappelle qu’une centaine de militaires maliens a été égorgée à Aguel Hoc un certain 24 janvier 2012. Des militaires maliens ont été tués à Ménaka, Tessalit et continuent de l’être dans la guerre de libération du grand Nord.

 

 

La justice avait même lancé des mandats d’arrêts contre l’ensemble des criminels répertoriés avant que le pouvoir politique ne les lève pour certains responsables des rebelles histoire, dit-on, de faciliter la négociation entre Bamako et les groupes armés. La justice ne doit pas lâcher prise et doit aller jusqu’au bout de sa logique de rendre justice à toutes les victimes de la tragédie malienne 2012-2013. Les militaires maliens qui ont pu arrêter le général Sanogo, doivent aussi arrêter des criminels de guerre comme les Mohamed Ag Najim chef des opérations militaires du MNLA pour qu’il réponde de ses actes devant la justice. La justice doit même se battre pour ça au risque de se voir taxée de justice à deux vitesses.

 

 

Abdoulaye Diakité  

SOURCE: L’Indicateur du Renouveau

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