Annoncée depuis le 30 janvier, la grève de 72H des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali commence ce mercredi 19 février, et ce jusqu’au vendredi 20 février. Les syndicalistes qui réclament le respect des dispositions du code de travail malien ont annoncé, le lundi, l’échec des négociations avec le gouvernement. L’évènement a enregistré la présence du Secrétaire général du Synacor-Mali, Chérif Zakaria Haidara, de Moussa Bakayoko, Secrétaire administratif, et de Seydou Bocoum.
Sur la question, le Secrétaire général Chérif Z. Haidara nous en dit plus : « Le 30 janvier dernier, nous avons tenu une conférence de presse pour demander au gouvernement du Mali de veiller à ce que les textes régissant les travailleurs puissent être appliqués pour les chauffeurs du Mali. Ce jour-là, nous avons annoncé la tenue de cette grève à défaut de la satisfaction de nos doléances. C’est suite à cela que nous avons déposé un préavis de grève, interpellant les autorités du pays. Nous ne demandons pas de l’argent au gouvernement, nous ne réclamons que nos dus ».
Lors des négociations, ajoute le Secrétaire général du syndicat, « nous avons exposé les problèmes auxquels les chauffeurs et conducteurs routiers sont confrontés. Nul n’ignore les difficiles conditions dans lesquelles travaillent les chauffeurs. Sans exercer le métier, on ne peut pas connaitre les difficultés de ceci. Les propriétaires de véhicules emploient et licencient les chauffeurs comme bon leur semble. Cela, sans la constatation de l’existence du contrat par la signature d’un document ».
Aux dires de Chérif Zakaria, la partie gouvernementale a, au cours des négociations, annoncé qu’un décret prenant en compte certains des points revendiqués doit être signé au conseil des ministres. Il a rappelé que les points évoqués par la partie gouvernementale avaient déjà été débattus bien avant l’annonce de cette grève, mais qu’ils n’ont jamais été respectés.
Pour le Secrétaire général, le problème est simple : « Si le gouvernement nous donne le décret signé, nous appelons nos militants au calme, en attendant de voir l’application. D’ici la disponibilité dudit décret, nous observons les 72H de grève sur toute l’étendue du territoire national ».
De son côté, le Secrétaire administratif, Moussa Bakayoko, dira que les mêmes doléances se retrouvent sans solution sur la table du gouvernement depuis 2015. Aussi estime-t-il que le gouvernement ne prend pas les syndicalistes au « sérieux ». « Les autorités ont vu que nous (syndicalistes) sommes simples. Si les 72H de grève ne suffisent pas, nous allons faire une grève illimitée pour la satisfaction de nos griefs », a déclaré Moussa Bakayoko.
Pour lui, il est hors de question de renoncer à ce combat. « Nous n’allons pas cesser ce combat, nous nous battons, même s’il faut faire sortir les femmes, nous le ferons. Nous ne demandons pas de millions au gouvernement, ni de milliards, mais qu’on soit rétabli dans nos droits. Nous n’avons rien inventé, l’INPS, l’AMO et la signature du contrat de travail que nous réclamons sont prévus dans les textes pour tous les travailleurs. Nous n’acceptons pas qu’on fasse comme si les chauffeurs n’ont pas droit à ces choses prévues dans les textes », a affirmé le syndicaliste.
« Le syndicat a donné une chance aux autorités, mais le gouvernement ne veut pas qu’il y ait de solution à ce problème. Nous avons compris que le gouvernement du Mali ne veut pas s’intéresser à ce problème », a pour sa part fait savoir le porte-parole du syndicat, Seydou Bocoum, qui a en outre annoncé une marche des femmes chauffeurs après la grève de 72H.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali