Après le sommet de la Cédéao à Accra le mardi dernier où la charte de la transition a été remise en cause en certains points, le Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP), décide à mettre un collège en place qui ferait le reste des travaux : Désigner un Président et un Vice-président de la transition très bientôt. Ce collège se conformera-t-il aux amendements de la Cédéao ? Le M5 accepterait-il la décision dudit collège ?
Les 3 jours de concertations ont été sanctionnés par une charte de la transition nationale. Aussitôt, adoptée, la charte a été boudée par le Comité stratégique du M5-RFP par une sortie médiatique de Mme Sy Kadiatou Sow le même jour et une conférence de presse deux jours après. Le M5 affirme ne pas se reconnaitre dans la charte et dégage qu’aucune proposition lors des débats n’a été prise en compte.
Le jour de la clôture, n’eût été la promptitude du CNSP, la jeunesse du M5, sous la houlette de quelques dirigeants avait voulu saboter la clôture des travaux. A en croire, notre source, la jeunesse devrait tout simplement crier leur rejet en pleine séance de lecture du rapport et prendre la porte. Elle aurait été suivie par tous les membres du M5. Le dispositif sécuritaire du jour ont su prendre toutes les précautions en interdisant toute sortie après commencement de la cérémonie de la clôture et en renforçant grandement la sécurité. Une seule personne a su crier son désaccord et a été aussitôt mise dehors. La séance put prendre fin en toute sérénité.
Après cette concertation, le mardi dernier, 4 membres du CNSP ont participé au sommet de la Cédéao à Accra au Ghana. Là la délégation conduite par le colonel Hassimi Goïta a rencontré le tout nouveau Président de la Cédéao, le Président Ghanéen Nana Akufo-Addo Addo avec quelques présidents en marge des travaux. Les discussions selon les comptes rendus du colonel Ismaël Wagué à Kati avant-hier lors d’une conférence de presse, ont porté sur la charte de transition et la levée de l’embargo restreint qui pèse sur le Mali depuis un certain temps.
La Cédéao a apporté des amendements sur certains points. Elle a d’abord fait des concessions sur la durée de la transition en maintenant les 18 mois de la charte et a accepté l’existence d’un poste de vice-président. Elle a amendé et insisté sur deux points. La Cédéao reste intacte sur un Président et un Premier ministre civils. Elle demande de modifier la disposition de la charte qui prévoit que le Vice-président remplacerait le président en cas de vacance. Mais sur l’embargo restreint, la Cédéao donne un ultimatum d’une semaine. A en croire M. Wagué, elle promet de durcir les mesures d’embargo au cas où le CNSP ne transférerait pas le pouvoir aux civils et de réduire le domaine d’action du Vice-président à la Sécurité et la Défense en y enlevant la Refondation de l’Etat comme l’avait prévu la Charte.
“L’embargo nous fatigue, mais le Mali fonctionne”, a soupiré le 2ème Vice président du CNSP, le colonel Ismaël Wagué et d’annoncer que le collège va très bientôt être mis en place et commencera les travaux tout en étant conscient de l’ultimatum de la Cédéao.
Inclure le M5-RFP et les autres forces vives de la nation dans les prises de décisions tout en se conformant à l’organisation sous-régionale (Cédéao), ne sont-ils pas les seules issues heureuses et sans tourner vers le bout du tunnel, aujourd’hui ?
Le temps, non-allié, file à grande vitesse.
Koureichy Cissé
Source: Mali Tribune