A cause des difficultés et autres goulots d’étranglement, plusieurs projets et programmes financés par la Banque Africaine de Développement (BAD) n’arrivent pas à atteindre des performances attendues. A l’image du projet d’assainissement de la ville de Bamako, qui a été annulé le mois dernier, six autres projets sont éligibles à l’annulation. Une situation que le groupe de la BAD veut éviter, à travers un atelier national de renforcement des capacités des responsables des projets et programmes en matière d’acquisition, de décaissement et de gestion financière. La session de trois jours s’est ouverte, lundi 25 mars, à Bamako.
Cet atelier, organisé par le Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) au profit des acteurs nationaux intervenant dans la chaine de gestion et d’exécution des projets et programmes qu’il finance au Mali, visait à améliorer l’efficacité de leur mise en œuvre, notamment à travers une maitrise des règles et procédures de la banque.
L’occasion était bonne pour la responsable-pays de la BAD au Mali, Mme Djoussou-Lorng Haly Louise de rappeler qu’au 20 mars 2019, le portefeuille des opérations financées par son institution au Mali compte 20 opérations, pour un montant global de 459 millions d’unité de compte (UC), soit environ 369 milliards de FCFA. Ces financements concernent les secteurs des Infrastructures routières (36%), l’Agriculture et le Développement rural (33%), l’Eau et l’assainissement (13%), l’Energie (11%) le Développement social et la Gouvernance (7%).
Globalement, ces projets ont de la peine à atteindre un taux de décaissement élevé. Ce manque de performance a conduit à l’annulation du projet d’assainissement de la ville de Bamako. Selon la responsable-pays, six autres projets, pour un coût global de 125 millions d’UC, sont aussi éligibles à l’annulation.
Pour le Conseiller technique au ministère de l’Economie et des finances, Diakaridia Dembélé, le thème de l’atelier est en parfaite adéquation avec les difficultés et faiblesses essentielles et récurrentes constatées dans la gestion des projets et programmes publics du Mali financés par les Partenaires Techniques et Financiers, en général et par le Groupe de la BAD, en particulier.
Cette session fait suite donc au constat général de la dégradation de la qualité du portefeuille des projets et programmes dont bon nombre sont dans la zone rouge.
Diakaridia Dembélé de relever que les missions d’audit et de supervision ainsi que les sessions des revues conjointes ont permis d’identifier les difficultés et autres goulots d’étranglement susceptibles d’avoir des impacts négatifs sur l’atteinte des performances attendues des projets.
Au rang desquels, il a cité les longs délais de passation des marchés dépassant anormalement les normes requises en la matière, ce qui impacte négativement la performance des projets et par ricochet prive les populations des effets positifs des projets dans les délais souhaités avec un sentiment d’insatisfaction de leurs besoins fondamentaux ; les retards dans la justification des fonds avancés aux projets et dans le dépôt des rapports d’audit des projets dus à la non application des bonnes pratiques de gestion financière comme l’utilisation des outils informatiques, la production ponctuelle des états financiers et le recrutement des experts pointus en gestion financière ; la mauvaise qualité des dossiers soumis aux avis de la Banque par les gestionnaires des projets ; des lourdeurs dans les procédures de traitement et de soumission des demandes de décaissement à la Banque.
Cependant, le Conseiller technique d’ajouter que » les responsabilités liées à ces difficultés ci-dessus citées sont partagées en partie avec la BAD. Donc il faudrait une synergie d’action pour pouvoir les résoudre« .
La session de formation, menée par le responsable Décaissement du groupe de la BAD et qui prend fin ce mercredi, doit permettre aux responsables des projets et programmes participants de faire face promptement aux problèmes et difficultés récurrents liés à leur exécution pour une gestion efficace et efficiente au grand bonheur des populations maliennes.
Y. CAMARA
Source: L’Indépendant