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Après l’altercation avec le député dans son bureau : le juge a donné sa version des faits à la chefferie traditionnelle de Ouelessebougou

Le juge de Ouelessebougou M. Amadou Bocar Touré dit Diadié, nous a appris par téléphone avoir retiré sa plainte dans l’affaire qui l’oppose au député RPM, l’honorable Bourema T Traoré. Il l’explique par sa volonté de pardonner.

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Le président de la République, le Professeur Dioncounda Traoré, nous explique t-il, avait pardonné quand il avait été agressé dans son bureau. De ce fait, le député a recouvré sa liberté. Auparavant, à sa demande, M. Keriba Samaké, chef de village avait convoqué le mardi 2 décembre dernier, le vestibule. Entendez l’instance décisionnelle de la chefferie traditionnelle. Il se compose du chef de village, de ses conseillers et de certaines notabilités. Pour la circonstance, appel avait été fait au sous préfet, Emmanuel Emile Diarra, le 2è adjoint au Maire, Broulaye Doumbia qui assure l’intérim, le Major Dah Diarra, commandant la Brigade territoriale de gendarmerie, du régisseur de la prison. La presse dont, a eu le privilège de siéger dans un vestibule. Il s’agissait pour l’initiateur du conclave de présenter ses excuses aux notabilités à la suite de l’altercation qui l’a opposé au député Bourama Tidiane Traoré, non pas qu’il a tort. Loin s’en faut car, c’est lui qui a été agressé dans son bureau, mais parce que les tenants du vestibule sont des vieux à qui il s’était confié à sa prise de fonction, lesquels méritent son respect et leur donner sa version des faits. A la suite des explications qui ont pris l’allure d’une conférence de presse, les notabilités ont démenti avoir demandé la relève du juge et du commandant de Brigade.

La maisonnette de quatre mètres sur quatre qui sert  de siège au vestibule sise au quartier Bamananking de Ouelessebougou a fait son plein de monde ce mardi 2 décembre à la demande du juge. La séance était présidée par Keriba Samaké, le chef de village. C’est le vestibule qui décide de tout à Ouelessebougou, ce sont les anciens. Il a été convoqué à l’initiative du juge.

Amadou B. Touré entendait demander pardon aux vieux pour ce qui lui est arrivé malgré lui. Ce n’est pas qu’il a tort dans l’altercation qui l’a opposé à un enfant du terroir, élu député à l’Assemblée nationale. Au contraire. Il veut rester droit dans ses bottes. A sa prise de fonction le 23 juillet dernier, il avait tenu à se confier aux notabilités et avait demandé leurs bénédictions et collaboration dans son travail. Ce que les vieux ont qualifié de preuve de bonne éducation.

C’est au nom du respect du à leur âge qu’il leur présente ses excuses. Pour ce qui est du comment les choses se sont passées, il dit avoir reçu sans rendez-vous le mardi 25 novembre dernier, longtemps après la descente, dans son bureau, la visite du député. Il arrive que le juge travaille dans son bureau jusqu’à 21h. Le visiteur lui dit qu’il vient pour l’interpeller au sujet du dossier foncier de Bananzolé, une affaire dans laquelle il n’est pas partie.

Le juge lui explique que c’est un vieux dossier antérieur à sa prise de fonction mais qu’il l’a enrôlé pour le 4 décembre 2014 afin d’écouter le chef de village de Bananzolé, partie dans le procès. Pour le député proche des adversaires du chef de village, ce dernier a tout faux. Ce à quoi le juge répond que lui n’a pas de préférence et lui a demandé de le laisser travailler. Réplique du député, il est député RPM et a le droit de tout savoir à Ouelessebougou.

Réponse du berger à la bergère « c’est une nouvelle loi dont je n’ai pas connaissance. Je n’ai pas de compte à rendre à un député ». Le ton monte, la tension aussi. Selon le juge, le député l’a injurié et qu’il a répliqué. La discussion se transforme en échange de coups de poings. Le garde ayant entendu les bruits de lutte a accouru pour les séparer. Le bureau était au sens dessous dessus. On a appris que les deux lutteurs portaient chacun des égratignures.

Le juge dit avoir téléphoné au commandant de Brigade, au sous-préfet, au maire pour leur faire constater les faits, et ensuite à son chef à Bamako, lequel a instruit le commandant de Brigade d’interpeller le député qui mobilisait des gens par téléphone pour faire un sit-in à sa porte. Le juge et les notabilités se sont ensuite prêtés aux questions des journalistes. Répondant à un journaliste, les membres du vestibule ont démenti formellement avoir demandé la relève du juge et du commandant de Brigade. Ce sont selon eux, des rumeurs. M. Broulaye Doumbia, au nom des conseillers a demandé pardon au juge.

Le député tient tête à tous

L’occasion était bonne pour la presse de se pencher sur la personnalité de ce personnage qui prend un juge assis dans son bureau pour le gouvernement dont il est venu contrôler l’action, justifiant son niveau de lycéen car, il n’ya pas meilleur terrain pour cela que son fief électoral. Il nous revient que Bourama Tidiane Traoré, natif de Bananzolé, une partie du Djitoumou qu’on appelle le Marakodougou n’épargne aucune autorité sur place depuis qu’il est élu député. A l’arrivée de l’équipe de recensement du RAVEC, le maire Nienkoro Yeah Samaké et le sous-préfet avaient reparti les agents à l’intérieur de la commune suivant l’importance numérique des différentes localités.

Comme un cheveu dans la soupe, Bourama a détourné les agents chez lui à Bananzolé pendant une semaine, perturbant le programme. Pour cette attitude, il avait failli en venir aux mains avec le maire. Le 19 novembre dernier, il a harcelé le juge dans une affaire d’enlèvement de femme qui ne le concerne pas. Idem pour M. Ballo, le DCAP de l’enseignement qu’il a harcelé à plusieurs reprises pour un problème d’enseignant.

Dans la nuit du 5 juillet dernier à 21h45mn, Moussa Konaté a été braqué à Morodiambougou et dépossédé de sa moto. Sekou Traoré, un suspect cité a été interpellé par la gendarmerie. Il a été entendu pendant deux jours, son téléphone saisi pour les besoins de l’enquête et mis ensuite à la disposition du juge. Le député vient voir le commandant de Brigade à son bureau pour l’accuser d’avoir élargi un meurtrier.

Malgré les explications, il est allé se plaindre à la Direction générale de la gendarmerie. Le 19 septembre dernier, Moussa Dembélé est arrêté par la population de Morodiambougou pour vol de bétail. Les gendarmes dépêchés sur place l’interpellent en possession de la moto de Moussa Konaté, mort à la suite du braquage. Interrogé, il a reconnu l’avoir tué pour sa moto. C’est donc lui le tueur et non Sekou Traoré. Informé, le député a présenté ses excuses aux gendarmes.

Indésirable dans son parti

Les camarades politiques de Bourama Tidiane Traoré trouvent qu’il a un comportement digne d’un drogué. Il est venu au RPM à trois mois des présidentielles en provenance du PACP du maire de Ouelessebougou. Il a été limogé de ce parti pour avoir tenté de prendre la place du fondateur parti aux USA. Aussitôt venu chez les tisserands, il faisait le tour des localités pour dire qu’il sera candidat aux législatives alors que les autres étaient en campagne pour les présidentielles.

Il est rappelé à l’ordre. Bourama n’est membre d’aucune instance du parti. C’est le 3 août dernier qu’il a été fait membre de droit en raison de son rang. C’est justement parce qu’il n’a pas de poste dans le parti qu’il avait voulu usurper celui de Noko Samaké, secrétaire général de la sous-section RPM de Ouelessebougou, lequel a acheté des marmites à crédit pour battre campagne pour lui. Il a crée des comités, des sous-sections parallèles non homologués. Il est rappelé une fois encore à l’ordre par la section 3 RPM de Kati qui l’a suspendu pour six mois.

C‘est pour jouer aux bons offices entre cet ouvrier de la onzième heure et les autres qu’une délégation du BPN conduite par M. Ousmane Ag Rhissa s’est rendue le dimanche 23 novembre dernier à Ouelessebougou. Elle comprenait Kaba Diarra, chargé des questions électorales et Bakary Keita, secrétaire général de la section de la Commune 4. L’accès de la salle était réservé aux seuls membres de la section. Mais le député, rentré de la R.D. Congo avec de fortes sommes d’argent va remplir la salle de badauds, de 10h jusqu’à 17h. Les membres du BNP lui auront conseillé de les faire sortir, rien à faire. Il a même failli lever la main sur Bakary Kéita. Finalement, la délégation est rentrée bredouille à Bamako. La liste n’est pas exhaustive.

 

Source: autre presse

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