Les maliens se souviendront longtemps de leur ministre de la justice Me Mohamed Ali Bathily tant il a émerveillé ses concitoyens par ses sorties spectaculaires et populistes, donnant l’impression d’être l’avocat défenseur des opprimés et des faibles contre les plus forts. Il a été considéré, jusqu’à la publication du rapport de la Section des comptes de la Cour suprême, comme l’espoir d’un peuple spolié, opprimé et dépouillé de ses ressources financières et minières. Mais depuis la publication des deux rapports, c’est le silence radio, toutes choses qui ont surpris plus d’un.
On se souvient encore de la sortie du bouillant ministre à paris devant la diaspora Malienne, citant nommément Soumaila Cissé, le leader de l’opposition Malienne, d’avoir détourné une vingtaine de milliards de nos francs sous le président Alpha Oumar Konaré et sous la primature de son mentor et actuel président IBK. Quelle audace ! Notre célébrissime ministre de la justice n’a-t-il pas fait arrêter le fameux huissier dans l’affaire dite des déguerpis de Kalabanbougou en exhibant sa victime à la télé et en tenant des propos humiliants à son égard et à l’égard de toute la famille judiciaire. N’a-t- il pas également réchauffé les dossiers de l’affaire dite MARO la bonne dame de Yélimané contre le bouillant Mamadou Hawa Gassama, une affaire vielle de plus de dix ans après sa visite dans la région de Kayes ? Nous nous rappelons encore comme si c’était hier de l’ordre qu’il a donné au parquet d’arrêter le Maire du District Adama Sangaré, en dépit du rapport du Procureur général le disculpant.
Où est passé le vilipendeur de la justice qui n’a raté aucune occasion pour jeter l’opprobre sur la justice Malienne pendant ces vingt dernières années. La question qu’on est en droit de nous poser est de savoir si toutes ces accusations et tous ces dénigrements ne relevaient pas plus d’un esprit de vengeance plutôt que du souci de redresser un domaine qui a besoin d’une chirurgie.
Monsieur le ministre, nous faisions partie des gens qui ont applaudi certains des actes que vous avez posés sur le terrain, on peut citer entre autre le déblocage de la situation des travailleurs licencies de la SEMOS pour activités syndicales et plein d’autres, toutes choses qui ont fait de vous à un moment l’un des ministres les plus appréciés de la république.
Avez-vous mesuré la soif de justice du peuple Malien ? Allez vous lâcher du lest au moment où la République est devenue la proie facile pour des cadres sans foi ni loi ? Votre noble combat va-t-il s’arrêter en si bon chemin ? Voici un certain nombre de questions qui taraudent l’esprit du citoyen lambda qui a perdu sur ses écrans radars le ministre de la justice. Rappelez-vous que l’injustice a été l’une des raisons du coup d’état de Mars 2012.
Monsieur le Ministre de la justice votre silence est terrifiant, il met en doute votre sincérité et annihile le combat que vous avez mené jusque là. Seriez vous complice des corrompus ennemis de la République ? Si non prenez alors à bras le corps ces brulants dossiers qui ont été à la base du malheur du peuple Malien. Auto saisissez vous de ces dossiers comme vous en donne le droit.
Écrivez une belle page de l’histoire de la justice en dénonçant sans ambages les actes crapuleux commis par certaines éminences grises du pouvoir. Soulevez le glaive de l’anti corruption pour fendre la tête des gabelous qui ont souillé la République et jeté l’anathème sur l’honneur des vaillants descendants de Babemba dont la devise est : « Nous préférons la mort à la honte ». Monsieur le ministre si vos actions contre Adama Sangaré, Soumaila Cissé, Mamadou Hawa Gassama et l’Huissier, n’ont pas un relan de vengeance, l’occasion vous est donnée par la Cour suprême et le Vérificateur Général à travers leurs rapports qui indexent de façon claire certaines personnalités de la République. Vous devez, par le courage qu’on connait de vous, saisir qui de droit pour diligenter le procès de ces ennemis de la République.
Youssouf Sissoko