Malgré la présence de trois opérateurs, les coûts des appels téléphoniques au Mali, que ce soit au plan national ou vers l’étranger, ne font pas l’unanimité. Mais, pour les fixer, tout un mécanisme implique l’État du Mali, les opérateurs et les accords et textes en vigueur dans la sous-région.
108 francs CFA, c’est en général le coût d’une minute d’appel au Mali, même si le dernier venu des opérateurs de téléphonie mobile, Télécel, fixe le sien à 96 francs CFA pour tous les appels nationaux. Si sur les connexions intra-nationales les coûts sont plus ou moins similaires, à quelques différences près, la tarification est vraiment diversifiée quant aux appels vers l’international, si l’on prend en compte juste les services proposés aux abonnés prépayés.
Malitel et Télécel ont subdivisé l’Afrique en cinq zones de différents pays chacune, avec des tarifs allant de 150 à 320 francs la minute. Orange Mali, qui n’a établi que quatre zones, pratique des coûts allant de 198 à 350 francs par minute. Pour les trois opérateurs, les appels vers le reste du monde coûtent 150 francs la minute. « Le choix des critères pour les zones ne dépend pas forcément d’Orange Mali, mais plutôt des traités et accords internationaux », avance une télé conseillère du plus grand réseau malien en termes d’abonnés. Initialement, pour tous les opérateurs il n’y avait que deux destinations, l’Afrique et le reste du monde. Mais, depuis 2011 – 2012, vu le constat d’inversement des tendances d’échanges et les taxes de terminaisons sur chaque destination, le découpage en différentes zones des appels vers l’Afrique s’est imposé.
Interconnexions régulées
Le tarif public n’est pas régulé. Par contre, celui de l’interconnexion l’est. Par exemple, quand un abonné de l’opérateur Orange veut appeler un correspondant utilisant un numéro de l’opérateur Malitel, ce dernier perçoit un pourcentage sur le coût de la part d’Orange parce que ses infrastructures sont utilisés pour l’acheminement de l’appel et inversement.
« Nous fixons les tarifs d’interconnexion généralement pour trois ans, sur la base d’une étude qui couvre cette période, parce nous estimons que durant celle-ci il n’y aura pas beaucoup de bouleversements au niveau du marché qui pourraient remettre en cause l’équilibre économique et financier même de l’opérateur», affirme Ibrahim Youssoufa Diallo, Chef du service coûts et tarification à l’Autorité Malienne de Régulation des Télécommunications (AMRTP). « Cela dépend aussi de la politique des opérateurs et des conventions qu’ils ont avec les partenaires qui acheminent leurs appels », ajoute Boubacar Dicko, son collègue de la même division.
Journal du mali