Foulant au pied toutes les règles régissant les marchés publics en République du Mali, la commission de dépouillement du marché de construction du nouveau siège de la BNDA fait parler d’elle. En dépit de toutes les dénégations venant de sa part, la fameuse commission a fermé les yeux sur la fausse attestation bancaire fournie par Wietec Mali en complicité avec Coris Bank. Objectif, adjuger ledit marché à Wietec, à tout prix, en violation de toutes les règles de transparence en la matière.
Au regard d’une clause essentielle du dossier d’appel d’offre, Wietec Mali a fait du faux et usage de faux en présentant une attestation de garantie bancaire exigée par la commission. A travers un modèle inclus dans le dossier (voir facsimilé), Coris Bank international atteste que Wietec Mali a un compte bancaire domicilié chez elle et qu’elle est en même de satisfaire les conditions de l’appel d’offre. Tout paraît jusqu’ici normal sauf que ce fameux compte taillé sur mesure n’a ni numéro, ni adresse de la cliente. En plus, l’attestation porte le nom de Wietec international Economie et Technical Cooperative Co., Ltd, (la société mère basée en Chine). Cet aspect frauduleux réalisé en complicité avec Coris Bank et la commission de la BNDA suffit à lui pour l’exclusion pure et simple de Wietec.
Cette entreprise créée officielle en 2018, donc il y a juste un an, ne pouvait pas présenter de bilan de 3 dernières années, ni justifier des 3 dernières années d’impôts et de taxes comme l’exige le dossier d’appel d’offre. Pis, Wietec n’a même pas une adresse normale au Mali sur le répertoire des entreprises reconnues auprès de l’Agence de promotion des industries (API).
Dans une précédente parution, nous avions levé le lièvre sur le doute qui pesait sur l’attribution du marché de construction du nouveau siège de la Banque nationale de développement agricole (BNDA), à l’ACI 2000 Hamdallaye. Plus d’un mois après, les faits les plus probants nous donnent raison. En effet, tout porte à croire que la sélection de Wietec qui ne respecte même pas les critères établis par le dossier d’appel d’offre, ne souffre d’aucun doute. Ainsi en ont voulu des sangsues de la commission composée des cadres de la BNDA dont des retraités.
Contentieux devant l’Autorité de Régulation des Marchés publics et des Délégations Des Services publics
L’indice le plus probant est que des membres de ladite commission viennent de boucler le mois d’août dernier, une visite de deux jours à Dakar au Sénégal. Ils étaient partis dans la valise de Wietec, pour dit-on, visiter sur place des chantiers supposés réaliser dans le pays de la Teranga par l’entreprise chinoise. Celle-ci aurait été rassurée sur place d’être la gagnante du marché, un choix qui devait être validé à Paris en France, lors du conseil d’administration de la banque verte. Selon les dernières informations, cette alternative a été reportée sans délai.
Ce qui blesse toute conscience humaine avec une règle de probité morale, c’est que ce marché est l’objet d’un contentieux devant l’Autorité des marchés publics et des délégations de services publics. Cette instance qui intervient sur la passation des marchés publics dans la forme est appelée à se prononcer sur le caractère frauduleux de la participation de Wietec à ce marché. La commission appelée par lettre par le président de l’Autorité de régulation des marchés publics, le Dr. Alassane Bah, traîne les pieds. Est-ce qu’elle défie l’autorité ? Rien n’est moins sûr.
C’est dans ce manque de transparence totale et surtout cette mascarade d’attribution de marché public que la fameuse commission a travaillé. Un marché taillé sur mesure en passe d’être accordé à Wietec comme un passe droit au détriment des entreprises qui ont respecté le cahier de charge sur toute la ligne et qui payent leurs impôts, emploient des Maliens.
Au nom de quelle logique, les autorités de la BNDA ont agi ainsi ? Pourquoi avoir établi des critères écrits noir sur blanc pour les violer ensuite ? Est-ce bien le gros chèque qui a fait pencher la balance du côté de ce quidam d’entreprise ? Autan de questions qui restent bien sûr posées.
Des entreprises nationales remplissant les conditions de la réglementation en matière de marché public et qui participent à la construction nationale par leurs impôts et taxes se voient injustement reléguées au second plan.
La commission de dépouillement composée de quelques cadres de la banque, est plus que jamais sur la sellette, car elle est en train de ternir sournoisement l’image de cette grande institution bancaire à des fins inavouées. Elle est mise au défi de prouver son innocence si elle n’a pas négocié avec Wietec pour lui attribuer le marché de manière frauduleuse.
Selon d’autres d’indiscrétions et accusations, la même commission trempée dans le délit d’initié, aurait trompé la vigilance de sa direction et de celle du Conseil d’administration de la BNDA au cours de sa dernière session à Paris pour valider la première qualification du premier dossier. Ce qui constitue déjà une faute lourde de conséquences à l’encontre des fautifs.
Wietec n’a contribué d’un copeck au développement de notre pays pour n’avoir jamais travaillé au Mali. Ce quidam d’entreprise ne peut et ne doit sous aucun prétexte remporter ce genre de marché au détriment d’autres entreprises connues sur la place pour leur expertise avérée et leur participation à l’œuvre de construction nationale. Si jamais une telle mascarade passe, ce serait un déshonneur pour la banque et la République.
La direction générale de la BNDA aussi bien que L Premier ministre, le ministre de l’Economie et des Finances sont avisés. Ils sont les seuls à mettre un terme au bal des magouilleurs.
Correspondance particulière
Icimali