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ANR : les avatars d’une opération de court-circuitage

La toxicité de la dose de condescendance insufflée dans le projet des Assises Nationales de la Refondation (ANR) a fini par atomiser ses défenses immunitaires. Deux reports coup sur coup sont révélateurs que le breuvage sans filtre  desdites Assises est d’une saveur immonde.

 

«Les assises locales au niveau des cercles et des communes sont prévues pour la semaine du 25 au 31 octobre courant. Les assises au niveau régional, du district de Bamako et celles des zones de concentrations des Maliens établis à l’extérieur sont prévues du 1er au 7 novembre prochain. La semaine du 8 au 14 novembre sera consacrée à la synthèse des rapports intérimaires issus des assises locales, régionales, celles du district de Bamako et des zones de concentration des Maliens de l’extérieur », avait déclaré Abraham BENGALY, Secrétaire général du ministère de la Refondation.
Le ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les institutions, Ibrahim Ikassa MAIGA, a, de son côté, annoncé la phase finale des Assises nationales de la refondation (ANR) du 15 au 21 novembre.
Coup de théâtre, de nouvelles dates sont annoncées : les Assises Nationales de la Refondation auront finalement lieu du 20 au 26 décembre 2021.
Mais, nouveau croche-pied au programme :‘’Le Panel des Hautes personnalités de la Refondation informe l’opinion nationale et internationale qu’en raison des concertations entamées, depuis sa prise de fonction, avec les Forces vives de la Nation en vue de trouver le consensus le plus large possible avec une participation inclusive, les dates de la tenue des Assises Nationales de la Refondation ont été décalées.
Un nouveau chronogramme sera annoncé à l’issue de ces concertations’’
Ainsi, des Assises qui devraient n’être une formalité, un exercice d’autocélébration se sont en réalité transformées en une étape de plus dans le chemin de croix du Gouvernement vers l’expiation de son péché d’arrogance.
Que le président de la Transition descende dans l’arène en rencontrant les regroupements de partis politiques séparément, puis l’ensemble de la classe politique, à Koulouba, est symptomatique du bide mémorable du passage en force du projet des Assises Nationales de la Refondation. Au-delà de la méthode cavalière qui a fait flop, c’est un cinglant désaveu pour celui qui s’est arrogé les pouvoirs de portage de ce projet, réduisant Ibrahim Ikassa MAIGA à recourir à une lettre ouverte (la première d’une série ?) pour se faire entendre de la Conférence des chefs d’État de la CEDEAO qui a déjà délivré sa sentence sanctionnant 149 personnalités du gouvernement malien et du Conseil National de Transition (CNT).
En retardant une nouvelle fois le démarrage du train des ANR, le Colonel Assimi GOITA fait un changement radical de braquet et offre une nouvelle chance au consensus le plus large possible avec une participation inclusive. Ce qui implique d’étudier sous le prisme de la rupture le lien ontologique établi entre la prorogation de la durée de la Transition et les Assises Nationales de la Refondation. Parce qu’il faut éviter le piège de réchauffer les conflits gelés et d’exacerber ceux qui bouillonnent dans un contexte où le débat idéologique se polarise. Qu’ils soient l’incarnation d’anciens dignitaires déchus ou pas, les Partis et Regroupements des partis politiques du Cadre d’échange pour une Transition réussie au Mali sont loin d’être une force politique marginale dont on peut se passer pour jeter les bases du ‘’Mali Kura’’ qui devient chaque jour un peu plus chimérique que réel.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info-Matin

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