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Anarchisme magistral

Comme il fallait s’y attendre, aussitôt après le passage de ce message sur les ondes de la télévision nationale, les syndicats des magistrats (Syndicat autonome de la magistrature et le Syndicat libre de la magistrature) n’ont pas tardé à réagir à travers un communiqué conjoint, signé du président par intérim du SAM, Aliou Badara NANACASSE et le président du SYLIMA, Hady Macky SALL.

COMMUNIQUE DE PRESSE CONJOINT SAM-SYLIMA

Le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) ont suivi avec stupéfaction les affirmations de Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement du Mail, au journal télévisé de 20 heures de ce jour sur l’Office de Radiodiffusion Télévision du Mali (ORTM) sur la grève des Magistrats.
Dans son intervention, le Premier ministre soutient que le Gouvernement n’a pas pris d’engagement avec les Magistrats, lesquels refuseraient de se conformer aux lois de la République et qu’en conséquence, indépendamment de la mesure de Réquisition pour mettre fin à cette situation de fait, il se propose de saisir le Conseil Supérieur de la Magistrature en vue d’un mouvement de mutation dès la semaine prochaine.
Les Syndicats de Magistrats rappellent tout d’abord à Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, que la qualité d’homme d’Etat requiert la culture républicaine. Qu’en vertu de cette culture, le Chef du Gouvernement ne relève guère des autorités habilitées à agir ou à parler au nom du Pouvoir Judiciaire (Articles 81 et 82 de la Constitution de la République du 25 février 1992 et les Lois subséquentes notamment la Loi N° 02-054 du 16 décembre 2002 portant Statut de la Magistrature et celle N» 03- 29/AN-RM du 11 août 2003 Fixant l’Organisation, la Composition, les Attributions et le Fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature.). Seuls existent entre les deux Pouvoirs constitutionnels (l’Exécutif et le Judiciaire), des rapports de collaboration et de complémentarité pour le fonctionnement de l’Etat.
Qu’ensuite, il est constant que le Gouvernement de la République a librement souscrit, à travers ses représentants, à deux protocoles d’accord avec les Syndicats de Magistrats dont l’un en date du 09 février 2017 et l’autre en date du 1er juin 2018, relativement aux deux points actuels de revendication de la magistrature.
Qu’également, par le Préavis de grève en date du 10 juillet 2018, les Syndicats de Magistrats ont informé le Gouvernement de leur intention d’une cessation collective de travail au sein de la magistrature à compter du 25 juillet 2018. Ce Préavis mentionne expressément la possibilité, en cas de non satisfaction, de transformer le mouvement en grève illimitée.
Qu’aussi, l’Assemblée Générale Extraordinaire des Magistrats en date du 11 octobre 2018 a décidé d’opposer une fin de non-recevoir au Décret illégal du Gouvernement et a, en conséquence, invité les magistrats visés par cette mesure à refuser de s’y plier. Telle demeure et demeura la position de la Magistrature face à la violation de la Constitution et des Lois de la République.
Qu’enfin, le Premier ministre en vertu de la séparation des Pouvoirs, n’a aucune qualité pour provoquer une réunion du Conseil Supérieur de la Magistrature. Les Syndicats de Magistrats attendent avec impatience cette autre mise à épreuve de la Démocratie au Mali et sauront à l’occasion, comme d’habitude, jouer leur rôle de sentinelle dans la défense des valeurs républicaines.
Le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) notifient par la présente occasion au Premier ministre que les Magistrats du Mali exigent sa démission avec ses Ministres signataires du Décret de la honte. Ils lui notifient de même que ces agissements, constitutifs de haute trahison, seront dénoncés aux autorités judiciaires compétentes qui ne manqueront pas de leur appliquer les sanctions pénales indiquées.
Les Syndicats de Magistrats encouragent le Premier ministre dans sa campagne d’intimidation et l’invitent à constater par lui-même sur la toile et sur le terrain la réponse des magistrats à son impéritie.
Ils rappellent aux Magistrats que la seule conduite à tenir est celle dictée par l’Assemblée Générale Extraordinaire du 11 octobre 2018 à savoir ne réserver aucune suite favorable à la volonté affichée et assumée par le Premier Ministre de régner sur le Pouvoir Judiciaire.
Le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) renouvellent leur fierté et leurs sentiments militants aux magistrats du Mali et les engagent à davantage de vigilance I
Bamako, le 13 octobre 2018.
Pour le Comité directeur du SAM
Alou Badra Nanacassé
Pour le Bureau Exécutif du Sylma`
Hady Macky Sall

 

Source: info-matin

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