Ce n’est pas une question impie que de se la poser en simple malien ordinaire : quel bilan après quatre ans de transition au Mali ? Le président Assimi Goïta, en tant que Général d’Armée et président en exercice de l’Alliance des États du Sahel (AES), saura mieux y répondre que nous, journalistes réputés très ou trop critiques. Mais, en bons témoins, nous sommes obligés de reconnaître qu’il a mis en œuvre plusieurs actions clés-mains et lancer des projets ambitieux pour l’avenir du Mali et de la Confédération AES. La plus récente est cette inauguration, hier dimanche 15 décembre, à Bougouni, de l’unité industrielle d’exploitation du premier gisement de Lithium au Mali. Une ressource énergétique stratégique des temps modernes.
Parmi ses actions clés recensées en 2024, il y a le renforcement dynamique et déterminant de la lutte contre le Terrorisme jihadiste et la rébellion nordiste. Des résultats et victoires ont été enregistrées tout au long de l’année. Depuis la reprise de Kidal, les Forces armées maliennes (Fama), sous sa direction, ont pu recruter l’intégralité du territoire national. Avec des opérations conjointes avec les forces de défense des pays membres de la Confédération AES (Mali, Burkina Faso, Niger) les militaires de la zone du Liptako-Gourma se sont unifiées contre les groupes terroristes, enregistrant des succès significatifs dans les trois pays envahissant par des agresseurs extérieurs commanditaires de crimes de guerre et d’atteinte aux droits humains sur nos territoires et contre nos populations. Des chefs terroristes sont ainsi décapités et des réseaux complètement dissous comme d’autres groupes armées terroristes ont été aussi neutralisés.
On constatera dans ce bilan que la dynamique militaire qui a permis de récupérer Kidal jusqu’à Inafarak et Tinzawatène est aussi la même dynamique diplomatique du 16 septembre 2023 qui a abouti au sommet de Niamey du 6 juillet 2024 donnant naissance à la Confédération AES. Par la transformation de l’AES en Confédération des États du Sahel, les trois pays otages du terrorisme international sur leurs territoires ont jugé bon d’officialiser leur retrait de la Cedeao de manière “irréversible” – n’en déplaît aux dirigeants de la Cedeao en conclave à Abuja depuis hier, pour délibérer sur cette demande de retrait des trois pays- et d’acter leur volonté commune d’aller vers une fédération en passant de l’alliance simple et rationnelle à une Confédération beaucoup plus marquante et marquée car remarquable en soi. C’est la nouvelle tendance dont le Général d’Armée Assimi Goïta a été chargé de donner le rythme et la cadence pour aller avec un pas précipité vers la totale indépendance avec le système prédateur qui était en vigueur dans nos pays. Une démarche collégiale menée par les trois ministres des Affaires étrangères de nos pays respectifs qui franchissent ainsi une étape historique dans l’intégration régionale et la perspective d’une souveraineté complète reconduise alliée à une liberté d’action au plan géopolitique et militaire. Leurs populations ne pouvaient espérer mieux si ce n’est en attendre plus avec le plan d’action qui a été élaboré feuille de route de la Confédération AES.
Dans cette perspective absolue et irréversible, des projets Futuristes sont arrêtés comme l’établissement d’un passeport biométrique commun pour faciliter la mobilité des citoyens des trois pays membres. Il y a aussi le projet phare de la banque d’Investissement et du fonds de stabilisation mis en place pour soutenir les initiatives de développement et répondre aux sanctions économiques imposées l’organisation sœur? la Cedeao. On notera aussi le développement des infrastructures de transport et de communication entre les trois pays pour renforcer la connectivité des territoires à travers les moyens de transport, les réseaux de communication et les technologies de l’information. Ce qui débouchera nagurellement sur la création de la Chaîne de Télévision numérique commune dont le lancement prochain est annoncé pour lutter contre la désinformation et promouvoir les valeurs et les actions de la Confédération.
Pour toutes ces initiatives le Président Assimi Goïta est obligé de veiller au grain et de superviser le tout par un gouvernement de terrain et un Premier d’action peu prolixe et peu populiste. Ce qui démontre de sa part une réelle volonté d’arrimer le Mali Kura dont il est porteur et boosteur à l’ensemble AES, Confédération puis Fédération. Du haut de ses 42 ans bientôt, le Général d’Armée prouve à suffisance qu’il incarne la vision ambitieuse d’un Mali Kura dont les populations de la Confédération AES sont consentantes à l’aider à renforcer par la souveraineté retrouvée et la sécurité intérieure et des frontières assurée, pour un développement économique endogène et pluriel dans l’ensemble AES.
C’est à ce titre, qu’au biland’étape de cette fin de transition, que la diplomatie malienne est sollicitée pour plus d’engagement sur la scène internationale dans la perspective du Développement intégral de la région AES. Le Général d’Armée Assimi Goïta a donc instruit à son ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale de faire rayonner le nom du Mali kura sur tous les plans auprès des partenaires variés multiples et diversifiés. C’est ce qui explique que la coopération sécuritaire et militaire va avec la diplomatie active au sein des organisations internationales et des partenairs techniques au développement. De plus, Abdoulaye Diop qui 1 beaucoup œuvré dans ce sens est chargé de renforcer la paix, de jouer sa partition pour la sécurité et de donner des gages et des garanties à la communauté internationale quant au processus électoral et le retour à un ordre constitutionnel inscrit dans l’ordre des choses et dans l’air du temps. Sans doute.
Sur un autre plan, si pour certains le bilan de mi- étape quatre ans de transition durant est “mi- figue mi- raisin”, c’est plus une question de perception personnelle non une opinion partagée. On peut évoquer les nombreuses attendes non satisfaites et les besoins démultipliés qui sont les mêmes pour tous et qui sont relatifs principalement à l’épineuse question des coupures de courant qui impactent veritablent le ralentissement de l’activité économique. Mais il est bon à savoir que les changements en cours sont réels et vont définitivement mettre fin à dz nombreuses préoccupations des pmis légitimes des populations dont la tenue du scrutin présidentiel dans la paix, la stabilité et la réconciliation nationale faite cohésion sociale. Comme l’ont réclamé la plupart des Maliens lors des conclave du Dialogue InterMaliens. Une autre approche à mettre à l’actif du Général d’Armée Assimi Goïta. Avec l’ancien Pm Ousmane Issoufi Maïga à la tete di comité de pilotage les Maliens et Maliennes de tous bords se sont retrouvés entre eux pour se parler et se pardonner. Ce qui a donné naissance au projet de Charte nationale de la paix et de la réconciliation nationale. Un document de base et maître qui vient s’ajouter aux recommandations des Assises nationales de la Refondation et au texte constitutionnel adopté Loi fondamentale de la 4ème République.
Malgré tout, la vie n’est pas du tout rose pour tout le monde au Mali. Car visiblement pris en tenaille par la nécessité de créer sa propre monnaie AES et celle de quitter définitivement la zone franc Cfa de l’espace Uemoa-Bceao-Brvm–Umoa, les populations résilientes du Mali, du Burkina et du Niger sont conscientes de toutes ces difficultés inhérentes au retrait annoncé de la Cedeao depuis janvier 2024. Ce qui sera acté sinon l’a été déjà hier à Abuja au Niger ainsi au cours de sommet extraordinaire des chefs d’états de l’ex organisation commune. Au ralenti certes, mais sûrement, les trois États vont voguer paisiblement vers leur nouveau destin politique commun : la naissance de la fédération du Sahel. On peut émettre des réserves quant à la vitalité de cet ensemble sous régional, mais à y regarder de près la marche des peuples a toujours précédé la démarche des politiques et des dirigeants. Ce qui rend le mouvement initié irréversible avec un budget commun et une banque d’investissement accompagnée d’un fonds de stabilisation.
Pour recentrer l’essentiel de ce bilan du Général d’Armée Assimi Goïta et de la Transition malienne, on ne dira pas qu’il est mitiigé. D’abord sur le plan de la situation sécuritaire, qui s’est montrée implacable nécessitant des frappes de drones et des réactions énergiques et déterminantes de nos soldats sur le front des théâtres d’opérations militaires conjointes ou interarmées unifiées. La peur a changé de camp et le contrôle du territoire national est total, de la frontière mauritanienne à la frontière algérienne et aux trois frontières des pays du Liptako-Gourma. Rendues sporadiques, les attaques djihadistes sont devenues quasiment nulles sauf au centre du pays entre San, le Macina et Bandiagara où les populations locales sont elles mêmes des supports et des suppôts de ce terrorisme qui tend à prendre des couleurs locales depuis l’attaque du 17 septembre dernier à l’école des formation des gendarmes. Mais les Fama sont en train d’investirla zone en veillant à ne point se tromper de cibles et éviter de tomber dans des traquenards ou autres embuscades, notamment dans certaines contrées d’accès difficiles du pays.
Au plan de la bonne gouvernance, il faut noter le travail remarquable de la représentation nationale de la transition au sein du Conseil national de la Transition (CNT). Les nommés députés ont marqué l’histoire du Mali kura avec courage et panache en adoptant le code minier réformé, en révisant les contrats miniers et en assurant une parfaite maîtrise de la carte Minière du Mali.. Des changements notables quis’avèrent incontournables pour le devenir du Mali de demain. Ce qui est à saluer et à mettre sur le compte du leadership éclairé du Général de coups d’Armée Malick Diaw et ses co-nommés au sein du CNT par Assimi Goita, Général d’Armée et chef de l’État.
C’est dire qu’au CNT les tensions les plus perceptibles entre les militaires et les civils ont été réduites à leur plus simple expression. Mise à part la société politique malienne, les Maliens sont en majorité d’accords que les changements politiques attendus sont des préalables avant d’aller vers des élections.
Au plan économique, tout ce que le ministre de l’Économie et des finances, Alousséni Sanou, a accompli ne peut tenir dans les colonnes d’un journal ni être ressenti par les ménages et les consommateurs comme autant d”avancées et des réalisations concrètes. Le temps qui est seul juge délivrera son verdict. L’essentiel à retenir est que la crise économique continue de peser sur les Maliens, avec une augmentation de l’extrême pauvreté et des coupures d’électricité fréquentes. Les prédictions de la Banque mondiale, contre toute attente,misent sur un ralentissement de la croissance pour 2024.
Ce qui n’empêchera pas de tenir à date échue non encore connue les Élections générales qui devront consacrer et constater la fin prévue de la Transition cinq ans après. Elles seront déterminantes pour choisir le meilleur profil de candidat présidentiable investi et retenu par la Cour Constitutionnelle pour competir et battre campagne comme les autres candidats déclarés, investis démocratiquement et retenus officiellement. Au sortir de la transition, tous ces emmènes de langage sont encore en questionnement dans les états majors de partis politiques et les QG de candidats potentiels à la candidature indépendante, en raison de leur grande impréparation préoccupante pouvant impacter le choix orienté des électeurs sur d’autres types de candidatures non encore dévoilés. Tous étant des Maliens égaux en droits et obligations.
En résumé, bien que certains progrès aient été réalisés, notamment en matière de sécurité et de gouvernance, de nombreux défis subsistent, quatre ans après la rectification intervenue le 24 mai 2021. Ce qui est sûr, depuis la gouvernance n’est plus la même. Seulement les Maliens continuent de subir la tyrannie des opérateurs économiques qui les font crouler sur de faux prétextes sous la misère et la précarité avec la flambée des prix à l’approche du mois sacré et béni de Ramadan. C’est pourquoi ils sont nombreux ces Maliens qui demandent à la justice malienne plus souverain et indépendante qu’auparavant de ne pas relâcher ses poursuites dans le cadre de la lutte contre la corruption, la gestion clanique des deniers publics, l’enrichissement illicite et au gouvernement de travailler à faire travailler les Maliens et à les impliquer dans la réduction du train de vie de l’État et des prix sur les marchés. La gestion familiale des affaires publiques est a proscrire aussi pour que la rupture soit manifeste et le changement réel. Les hommes comme les femmes, tous les Maliens sont invités à venir mouiller le maillot pour finir dans.la.joie et la fête electorale cette cruciale, inédite et déterminante ère de Transition bis et ter au Mali, de 2012 à 2021. Après les deux mandats du Général d’armée Amadou Toumani Touré et sous le second mandat du Président Ibrahim Boubacar Keïta. Le mouvement du M5-RFP qui avait souhaité son départ n’a pu intégrer la sphère gestionnaire du pouvoir parce que trop composite et hétéroclite. Aujourd’hui que son représentant coopté en la personne de l’ex Pm Choguel Kokalla Maïga est démis de ses fonctions, il semble qu’un nouveau sprint final est possible avec tous les acteurs politiques jadis isolés sinon marginalisés et qui ont tous un mot à dire dans l’avènement du Mali Kura sous l’ère nouvelle de la 4ème République du Mali en co-construction sous la houlette des généraux nouvellement promus.
C’est tout le sens de la rupture souhaitée par l’ensemble des patriotes, démocrates, républicains, nationalistes, panafricanistes et traditionalistes maliens. Abandonner les vieilles mauvaises pratiques anti démocratiques et révéler les vrais talents et génie malien enfouis en nous dont tous ces jeunes espoirs du Mali de demain.. C’est pourquoi le Général d’Armée leur a fait savoir que si lui il échouait à refondre le Mali de tous pour tous c’est toute la jeunesse qui aura échoué.
Depuis une décennie, le Mali est confronté au djihadisme et à la propagation de l’islam radical des terroristes au nord du Mali. Pour garder le même agenda qui fait l’État de droit être reconnu Démocratie ou République, les militaires sont obligés de brusquer et d’accélérer les civils au sein de la population pour plus d’inclusion et de participation de leur part autorisée. Car nous sommes bien en démocratie au Mali et nous y vivons en démocrates. Pas de mensonges là-dessus. Et libre à chacun, chacune d’apporter sa caution aux généraux ou son soutien à la Transition, mais ce qui demeure constant est le coup d’État du 18 août 2020 et la rectification du 24 mai 2021 ont apporté aux Maliens un Mali neuf, libre, souverain et opus responsable de ses populations. À elles et leurs autorités en place, de Kidal à Kayes, de travailler à consolider ces précieux acquis pour un Mali Kura lors des prochaines élections générales. Pour eux-mêmes d’abord et au nom de l’intérêt supérieur de la natiin en ces temps incertains et d’incertitude de l’histoire de l’humanité.
Khaly-Moustapha LEYE
Source: L’Aube