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AN III du président IBK : Un nouveau contrat social pour un Mali émergent !

Le Mali revient de loin, de très loin même, serait-on tenté de dire. Il y a aujourd’hui plus de 2 ans que le Mali est secoué par l’une des plus graves crises de son histoire, héritée de la guerre, du putsch qui a renversé ATT et d’une longue pratique de la mal-gouvernance. C’est dans ce contexte que le peuple malien a jeté son dévolu sur Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), le 11 août 2013 avec plus de 77% des suffrages. Investi officiellement le 4 septembre 2013, IBK s’est mis au travail. Même si ses détracteurs tentent de lui mettre les bâtons dans les roues, il est honnête de reconnaître qu’il a accompli de hauts faits.

ibrahim boubacar keita ibk president malien entretien discours journalisteRéconciliation nationale, renouveau institutionnel et diplomatique, défense, éducation et formation, bonne gouvernance, mines, industrie et commerce, foncier et logement, développement agricole, politique sociale, services de base, culture, artisanat et tourisme, construction citoyenne, dialogue social, logement, sport, finances, communication… Voilà, entre autres, les chantiers sur lesquels s’active le président IBK depuis sa brillante élection.

Après une campagne victorieuse qui le vit élire au second tour avec plus de 77% des voix, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a pris les commandes du bateau Mali en 2013, plus d’une année après le déclenchement d’une crise multidimensionnelle sans précédent. Héritant d’un Mali divisé, d’une armée en déroute, d’un État effondré aux caisses vides, il a consacré la première étape de son mandat à la stabilisation et à la résolution de la crise du nord, une démarche sanctionnée par la signature en mai et juin 2015 d’un accord de paix et de réconciliation entre le gouvernement et les groupes armés. Deux ans après son installation dans le fauteuil présidentiel, l’heure du bilan à mi-parcours doit se faire. Il est vrai que beaucoup reste encore à faire, mais l’espoir est permis, tant le Mali revient de loin.

Sur le plan de la paix et sécurité, d’une relative stabilité en 2013 consécutive à l’opération Serval, la situation sécuritaire au Mali s’est fortement dégradée depuis deux ans. En dépit de belles avancées dans le processus de paix et la signature d’un accord en mai et juin derniers, la région de Kidal reste la chasse gardée des ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) un groupuscule pro-français. Les récents affrontements avec la Plate-forme, qui a grignoté du terrain à Anéfis, ont ralenti la mise en œuvre du processus. Zone convoitée, zone de tous les trafics, le retour de l’administration à Kidal n’est pas effectif, avec une armée nationale qui reste cantonnée. L’autre fait saillant est sans aucun doute la recrudescence d’actes terroristes sur l’ensemble du territoire, et ce, en dépit de la présence de la force Barkhane et de la Minusma. Mopti, Sikasso, Koulikoro, Tombouctou, Gao, et Kidal, toutes ces régions ont été victimes, de même que la capitale Bamako, depuis l’attentat de « La Terrasse » en mars dernier.

Pour faire face à la menace, l’État doit poursuivre le travail de réforme et de mise à niveau des Forces armées du Mali (Fama), notamment à travers la loi d’orientation et de programmation militaire votée en février. Toutefois, il reste à compléter l’arsenal juridique par une loi antiterroriste, qui donnerait aux autorités davantage de moyens, préventifs et répressifs, à l’instar d’autres pays de la région. Elle contribuerait par ailleurs à rassurer une population parfois en proie à la psychose. Sur le plan politique, l’enjeu nécessite que les autorités associent l’ensemble de la classe politique, majorité et opposition confondues, afin de susciter l’union nationale, comme c’est d’usage sur les questions de sécurité et de terrorisme. Quant à la Minusma, qui a déjà payé un lourd tribut, l’évolution de son mandat avec un volet lutte anti-terroriste, lui permettrait d’accompagner les Fama et Barkhane, chose qui deviendrait possible lors du renouvellement en 2016. Seulement, le Conseil de sécurité n’accèdera certainement à cette demande répétée des autorités maliennes que si le processus de paix est véritablement enclenché et que toutes les parties ont prouvé leur bonne foi, avec des résultats palpables d’ici là.

En matière de la bonne gouvernance, affaibli par la crise, l’État malien doit se reconstruire, tout en veillant à assainir son fonctionnement et à lutter contre la corruption, une gangrène qui touche tous les secteurs, à tous les niveaux. En deux années, plusieurs actes ont été posés dans le sens de la transparence, suite aux rapports du Bureau du vérificateur général (BVG) et à l’implication du FMI. La modification de l’article 8 du code des marchés publics a limité le champ des dépenses extrabudgétaires et de gré à gré, et les contrats d’achat d’équipements militaires et de l’avion de commandement ont été détricotés, les rendant ainsi conformes. Le vote de la loi portant prévention et répression de l’enrichissement illicite a renforcé l’arsenal de lutte contre la corruption, avec la création d’un office dédié, bientôt opérationnel. Cependant, d’après le dernier sondage «Mali-Mètre 6», publié le 23 juillet dernier par la Fondation Friedrich Ebert, 36,1 % de personnes interrogées ne font plus confiance à la gouvernance actuelle.

Les différentes affaires de 2014 et celle plus récente des engrais dits « frelatés », ainsi que le rapport 2014 du BVG, qui révèle un manque à gagner pour l’État de 153 milliards de francs CFA depuis le début du mandat d’IBK, sont toujours présentes dans les esprits. La lutte contre l’impunité doit donc figurer parmi les priorités, comme l’a laissé entendre le président, en évoquant en juin dernier le fait qu’il serait désormais «impitoyable». Quelques semaines plus tard, plusieurs anciens dirigeants de l’Agence pour l’emploi des jeunes (APEJ) étaient mis en examen et incarcérés pour certains, suite à une affaire de détournement de fonds présumés. Pour que la loi soit respectée, il convient de donner davantage de moyens à la justice, dont le budget n’atteint toujours pas 2% du budget global de l’État malien. Mais il faut aussi une prise de conscience générale au sein de l’administration, pour plus de rigueur dans l’application des textes et dans la passation des marchés, et au sein de toute la société. C’était l’un des objectifs de la création d’un ministère de la Construction citoyenne adossé à la jeunesse, pour susciter le respect de l’éthique et de l’intégrité dès le plus jeune âge, mais l’ambition s’est heurtée au manque de moyens alloués. Cela dit, un changement dans les pratiques ne peut se faire sans une sérieuse revalorisation des traitements des fonctionnaires, chose que les finances publiques ne pourront supporter sans un véritable développement de l’économie, générateur de croissance et de revenus additionnels pour l’État. En attendant, sensibilisation, éducation et répression restent les maîtres-mots.

Après deux années consacrées à la stabilisation du Mali et à la normalisation dans de nombreux domaines, le président IBK entame donc une troisième phase de son quinquennat. Sans nul doute, ce sera la phase de l’accélération et de l’amplification des chantiers pour remettre le pays sur les rails pour le bonheur des Maliens. Les objectifs assignés par le chef de l’Etat sont bien clairs : faire la paix et assurer la sécurité des biens et des personnes sur l’ensemble du territoire national. Ce qui est passé forcément par la signature d’un accord définitif de paix, dans le cadre du processus d’Alger, selon le chronogramme établi. Une fois la paix obtenue, ce triste épisode de l’histoire du Mali pourra se transformer en une opportunité pour rebâtir de nouvelles bases et amorcer le véritable décollage économique et social.

Dans son projet, «Le Mali d’abord», on peut lire : « si  des statiques fiables sur le nombre  de demandeurs d’emploi au Mali sont difficiles à contenir ; le chômage reste  l’un des problèmes  importants dont  les déterminants sont l’accroissement de la population et des flux migratoires ; la croissance économique insuffisante, la faible adéquation entre la formation et les besoins ; la faible  structuration  du marché de l’emploi ; et l’insuffisance prise  en compte  de l’emploi dans les actions  gouvernementales. Nous mettrons en place une politique volontaire d’emploi combinant création d’activité, mise à disposition de moyens sans précédent, croissance  économique, formation et bonne gouvernance. Nos objectifs : Création de 200000 emplois directs durables et de milliers d’emplois indirects. Promotion du mécénat par l’intermédiaire de pépinières d’entreprises avec des mesures initiatives. Assurer l’équité dans l’accès à l’emploi public au Mali. Un soutien d’exception à l’éducation  pour qu’elle correspond aux besoins professionnels. Des actions fortes pour repenser la formation professionnelles Pour qu’elle soit créatrice d’emploi. Parmi nos mesures prioritaires : Création d’un fonds emploi jeune de 250 Milliards FCFA pour soutenir le développement de plus de  1000 activités créatrice de plus de 200000 emplois. Ces activités  concernent  tous les secteurs ; écoles, agriculture, élevage, BTP, garages, commerce, artisanat, industrie, secteur médical, banque d’investissement…».

En somme, cette troisième année du mandat d’IBK apparît comme un nouveau contrat social pour un Mali émergent. Pour relever les défis qui l’attendent, le président IBK a besoin du soutien de tous les Maliens, sans exception ! Gageons qu’il sera à la hauteur des attentes de ses compatriotes.

Aliou Badara Diarra

source : L’Enquêteur

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