Hier, mardi, la «Grande muette» nationale aura ses 54 ans révolus au service de la patrie. Créée le 20 janvier 1961, l’armée malienne, depuis la libération de ce pays du joug colonial français, a pris en charge la défense et la protection de l’intégrité du territoire national. Une mission qu’elle a pu, malgré toutes les vicissitudes de l’Histoire, les précarités des conditions de vie et de travail de son personnel et les instabilités irrédentistes, l’idéal d’une armée forte, disciplinée, professionnelle et loyaliste aura toujours servi de caractère distinctif des forces armées maliennes (FAMA).
Dans cette optique, il urge d’effectuer un parcours rétrospectif sur l’Histoire de «la Grande muette».
Ainsi, la célébration du 54e anniversaire de l’armée malienne s’effectue dans un climat de crise sécuritaire sans précédent. Sur le plan social et économique, le Mali est confronté à toutes sortes de difficultés pour mettre professionnellement notre armée dans les conditions requises devant la permettre de jouer pleinement son rôle dans la Défense nationale. En fait, la situation économique à laquelle s’ajoutent les velléités séparatistes dans le Nord du pays constituent la réalité marquante de l’armée nationale qui a fêté, hier mardi 20 janvier 2015, le 54e anniversaire de sa création.
Au passage, notons que même si des négociations entre le gouvernement central et les groupes armés du Nord, entamées le 1er septembre 2014, évoluent tant bien que mal dans la capitale algérienne. A cause du statut de l’Azawad, les pourparlers butent malheureusement sur le refus de Bamako de négocier avec qui que ce soit au tour des questions relatives à la souveraineté (l’Etat Républicain de la nation, sa laïcité, son intégrité territoriale,…).
L’objectif du gouvernement pour la paix est de procéder à une politique de décentralisation administrative axée sur une politique de régionalisation. A l’occasion de cette date symbolique, le président IBK, dans sa déclaration officielle, axera ses traditionnels souhaits de bon anniversaire à nos forces armées et de sécurité sur le devoir de récupérer le Nord est en proie à des actes d’insécurité et de sabotage de toutes sortes contre les populations locales, les forces onusiennes, …
Une mission, tenable certes mais difficile à accomplir (et inversement). Car, aujourd’hui, au plan économique et militaire, le Mali dépend encore de l’aide extérieure. Nous avons aussi, depuis 54 ans, cette incessante question de l’indépendance touarègue dont l’armée malienne continue à payer le plus lourd impôt. Ce, tant en hommes qu’en armements et en image. Cela, depuis sous le régime de Modibo Kéïta jusqu’à celui d’IBK en passant par ceux des Moussa Traoré, Alpha Omar Konaré et d’ATT. Toutes les voies explorées pour finir en avec les velléités indépendantistes des Touaregs du Nord du Mali, se sont avérées infructueuses. Aujourd’hui, plus que jamais, la question de l’Azawad se pose avec acuité. Une divergence de points de vue s’étalent se pose dramatiquement. Les Touaregs, avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) en tête, n’optent que pour la partition du Mali. Pour ce faire, ils ont crié sur tous les toits pour faire entendre leur illégitime et inacceptable cause. Ils ont tout mis en œuvre pour convaincre l’opinion internationale de la justesse de leur cause indéfendable et non fondée. Or, Bamako aussi, à travers l’aide de la communauté internationale, ne semble vouloir ménager aucun effort pour sauvegarder l’intégrité du territoriale nationale. Et, ce sont ses forces armées et de sécurité qui y constituent son fer de lance. Bien que pour certains oiseaux de mauvais augure, tout porte à croire que l’on est aujourd’hui, beaucoup plus proche d’une partition du Mali que de son unité. Surtout que Kidal n’est pas totalement sous le contrôle administratif et militaire de Koulouba.
En tout cas, le Mali est menacé dans son unité comme dans sa souveraineté nationale. La question est préoccupante et IBK doit urgemment revoir sa politique en matière de défense nationale et de sécurisation des personnes et des biens. Donc, l’occasion n’est pas encore propice pour fêter. Mais plutôt de rendre davantage conscience des difficultés de cette armée pour remonter le moral des troupes afin de résoudre la question du Nord. Il faut espérer que les discussions d’Alger puissent se poursuivre dans un sens élevé de la responsabilité et du patriotisme afin soit tournée définitivement cette page sombre du Nord.
En tout cas, à l’instant, la priorité de l’armée malienne repose sur l’équipement, la formation et la création des conditions de vie et de travail des militaires afin qu’elle puisse défendre l’intégrité territoriale et récupérer les positions tenues par l’ennemi au grand dam du vaillant peuple malien. Il faut les localités du Nord sous l’occupation des groupes armés rebelles et narco-djihadistes puissent être libérées et l’autorité de l’Etat y soit restaurée. Bonne fête à nos FAMA!
Bara De Dara
source : Notre Printemps