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An 3 de la prise du pouvoir du colonel Assimi GOITA :Quelles perspectives ?

Il me semble que nous évoluons vers une catastrophe. Le comportement actuel des politiques et de certains dirigeants militaires n’est pas de nature à soigner la situation. Les paroles tenues à la place de l’Indépendance n’ont pas été respectées. L’extrême pauvreté des Maliens est due à la corruption et aux malversations financières. Or la première plaie est l’extrême pauvreté qui devient un dysfonctionnement. Il faut reconnaître que le pays a été désétatisé de son patrimoine. L’État est affaibli par la corruption, les malversations, le népotisme. Devant l’ampleur des faits, les dirigeants sont inactifs face à certaines situations. Le phénomène des établissements privés.

Au nom du libéralisme, la déréglementation tous azimuts débouche sur la multiplication des écoles privées, la prolifération des cliniques, centres de santé. Lorsque le ministre de l’Éducation nationale, Mme Sidibé Dédéou Ousmane, voulait sanctionner les promoteurs de ces établissements, elle a été nommée conseillère spéciale du président de la transition. Cela explique tout concernant cette transition. La ministre s’est attaquée à la manne financière des trois régimes successifs (ADEMA-PASJ, ATT, IBK). C’est l’organisation socio-politique du péril de l’enseignement public par le gouvernement.

La vraie menace qui pèse sur notre pays est l’enrichissement illicite des uns et l’extrême pauvreté des autres.L’ancien président Modibo Keïta a toujours marqué les esprits des Maliens par sa lucidité et son honnêteté dont il a fait preuve dans la recherche des moyens susceptibles de redresser la situation économique et financière du pays.

Quand on connaît le Mali et la limite de ses ressources, on saisit très bien les raisons pour lesquelles les dirigeants de l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain (US-RDA) ne voulaient pas d’un système de développement qui laisserait une catégorie de citoyens organiser l’exploitation des autres.Dommage, c’est ce qui se passe depuis 1992. Les dirigeants de la transition avaient dit dans toutes leurs déclarations prôner le changement, refonder l’État. Impossible de mener le changement ou refonder avec ceux-là qui ont tout détruit, fondu l’État en beurre ? Non, je ne pense pas. Il faut une réelle volonté politique, avoir une conviction.

L’autre menace qui plane sur notre pays est le nombre croissant de milliardaires maliens. Chaque régime a ses petits et gros milliardaires. Des commerçants du Comité militaire de libération nationale (CMLN) en passant par les opérateurs économiques des démocrates (1992 à 2019) pour aboutir à la transition, la liste des nouveaux milliardaires s’agrandit. Un phénomène qui rend le pays ingouvernable surtout qu’au Mali c’est le secteur formel qui alimente le secteur informel. D’où la hausse des prix des produits de grande consommation.

Ensuite, il y a les marchés publics attribués aux proches et hommes d’affaires du régime. Les échéances électorales ne sont pas fixées, le silence en se prolongeant devient de plus en plus suspect aux yeux du peuple. Le silence des hommes politiques traduit le désarroi du manque de programme. Il peut, en lui-même, constituer un élément de stratégie. Mais quelle stratégie ? «Il faut organiser les élections avant que les Maliens nous chassent», disait le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga.

Amy SANOGO

L’Inter de Bamako

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