La détérioration de la qualité de l’environnement couplée à des pratiques d’hygiène et d’assainissement inadéquates, augmente le risque de maladies, de blessures et d’infections. Un risque qui est d’autant plus présent dans les institutions de santé que l’affluence des malades et des personnes plus vulnérables est significative.
Afin de pallier ces difficultés, le Canada s’est engagé à accompagner le gouvernement, à travers le Projet BECEYA (hygiène ou propreté en langue nationale bambara). Pour permettre au projet de rentrer pleinement dans sa phase opérationnelle, il s’avère important que tous les acteurs impliqués dans sa mise en œuvre s’imprègnent de son contenu et de sa stratégie d’intervention.
C’est dans ce cadre que la salle Fodé Kouyaté du Centre international des conférences de Bamako a abrité il y a une semaine, les travaux de l’atelier de lancement officiel du projet « Amélioration de l’environnement sanitaire pour les mères et les enfants dans les centres de santé au Mali (BECEYA) ».
La cérémonie d’ouverture de l’atelier était présidée par Dr Bokary Diallo, conseiller technique au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Bokary Diallo. Elle a également enregistré la présence d’un représentant du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mahamadou Kaya, de l’ambassadeur du Canada au Mali, Marc André Fredette et de la directrice du projet, Dr Aïssatou Tinka Bah.
Au Mali, les structures souffrent d’insuffisances des conditions d’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement (EPHA ou WASH en anglais). D’une étude réalisée par la direction nationale de la Santé et le projet BECEYA sur l’état des lieux dans 30 centres de santé dans les 3 régions appuyées en fin 2015, il ressort une insuffisance de qualité d’eau pour les besoins quotidiens dans 75% des centres de santé de Ségou, 81% de ceux de Kayes et 69% dans ceux de Sikasso. On a recensé également une insuffisance dans le stockage de l’eau (moins de 24 heures de réserve) dans 100% des centres de santé de Kayes et de Ségou et 92% dans les centres de santé de Sikasso et une insuffisance de la désinfection des mains dans 100% des centres de santé dans les trois régions.
A cela viennent se greffer des données supplémentaires. La couverture en personnes par toilette propre et fonctionnelle est de 37,5% à Sikasso, 31,6% à Kayes et 60,4 à Ségou. Et ce n’est pas tout : 100% des centres de santé dans les trois régions n’appliquent pas le tri ou font un tri partiel des déchets à la source (infectieux, non infectieux, piquant) ; dans 100% des centres de santé dans les trois régions, on observe des déchets médicaux dans les centres de santé, ainsi que dans les décharges publiques. Tous les centres de santé disposant de panneaux solaires sont confrontés à une insuffisance de capacité à couvrir l’ensemble des besoins.
D’une durée de cinq ans et d’un coût d’environ 9 milliards, le projet BECEYA a pour objectif de contribuer à l’amélioration de l’accès des Maliens à des services de base de qualité, respectueux de l’environnement et qui répondent à leurs besoins, particulièrement à ceux des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des jeunes des régions de Kayes, Ségou et Sikasso.
Le projet apportera un appui considérable à la composante « santé et hygiène publique » du PRODESS III (2014-2018), en contribuant à plusieurs actions prioritaires, notamment l’amélioration de la prévention et du contrôle des infections associées aux soins ; l’amélioration de l’hygiène individuelle et collective ; le renforcement des capacités techniques pour la collecte, l’analyse, la diffusion et l’utilisation des données et le renforcement de la collaboration et du partenariat entre tous les acteurs concernés dans le processus de planification, de mise en œuvre e suivi/ évaluation des programmes.
En harmonie avec le PRODESS III, les activités du projet, telles que la promotion de comportements favorables à l’amélioration de la santé, favoriseront donc un accès amélioré à des services de base adaptés aux besoins des femmes et des enfants.
Dans son intervention, le représentant du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a assuré l’accompagnement de l’Etat dans la mise en œuvre du projet en renouvelant ses remerciements au partenaire canadien.
Les travaux de la journée ont permis à la cinquantaine de participants de suivre des présentations sur le projet BECEYA, « la stratégie égalité femme-homme », « la stratégie environnement ». La suite des communications a porté sur le processus de formation des formateurs/superviseurs WASH dans les régions de Kayes, Ségou et Sikasso et les échanges sur la coordination, le suivi et l’harmonisation des outils dans ces trois régions.
La cérémonie de lancement du projet s’est achevée par une remise du matériel roulant et informatique au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique par l’ambassade du Canada au Mali. La valeur marchande du don est estimée à 86,6 millions de Fcfa.
M. SIDIBE
Source : L’ Essor
