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Amadou Koita : «La révision constitutionnelle, même sans l’accord, est une nécessité»

La question relative à la sécurité 

 Ravi de l’intérêt de la jeunesse. Sans la stabilité, sans la sécurité, point de développement. Le président de la République, en dédiant son second mandat à la jeunesse malienne, disait ceci, lors de son investiture : «jeunes du Mali, je sais ce que je vous dois, je sais ce que ma génération vous doit, je sais ce que ce pays vous doit. Je consacrerai le principal de notre effort à votre épanouissement en vous dotant des moyens nécessaires pour votre formation et votre émancipation».

La lutte contre le terrorisme est un phénomène mondial. D’abord, nous nous saluons la montée en puissance de nos forces armées et de sécurité et grâce au ministre Salif Traoré, nous avons un programme de sécurisation intégré des régions du centre (PSIRC). La lutte contre le terrorisme n’est pas que militaire, il faut l’implication de la population et surtout des jeunes.

La lutte contre le terrorisme 

 La loi fondamentale du Mali stipule que la défense de la patrie est un devoir pour tout citoyen. Aussi, je tiens à rappeler que la lutte contre le terrorisme est une lutte extrêmement difficile surtout que c’est un ennemi lâche que nous avons et qui, souvent, se dissimile au sein de la population. Le rôle de la population est donc très importante car la meilleure manière de lutter contre le terrorisme, c’est renseigner les forces armées et de sécurité qui ne sont là que pour cela. C’est pourquoi j’insiste auprès de nos populations par rapport à leur rôle crucial en matière d’information afin qu’on aille dénicher ces terroristes partout où ils se trouvent et les anéantir définitivement.

Les réformes et la mise en œuvre de l’Accord 

 Je voudrais dire que dans la hiérarchie des normes, c’est l’accord qui doit s’adapter à la Constitution malienne et c’est un accord pour la paix et la réconciliation ; ce n’est pas un accord de paix. Quand on dit un accord pour la paix, cela veut dire que ce sont des actions à mener pour parvenir à la paix. Aussi, il faut dire que la paix n’a pas de prix, elle a un coût. Nous nous félicitons, aujourd’hui, qu’après la signature de cet accord, que tous les acteurs, les mouvements signataires, aient mis fin à la belligérance. Il n’y a, désormais, plus de conflit entre le gouvernement malien (à travers les FAMA) et les mouvements signataires qui sont tous, aujourd’hui, engagés pour la mise en œuvre de cet Accord.

La révision constitutionnelle, même sans l’accord, est une nécessité. Tous les hommes politiques, tous les acteurs politiques maliens, tous les citoyens maliens sont d’accord sur cette nécessité. Elle est nécessaire pour adapter notre Constitution à la réalité. C’est vrai qu’en 2017, nous avons été confrontés à des difficultés mais, aujourd’hui, nous allons à cette révision constitutionnelle pour le Mali, pour renforcer la démocratie malienne, renforcer ses institutions. Ce n’est pas une question de personne, c’est pour le pays et pour le pays aucun sacrifice n’est et ne sera de trop.

Le centre de notre pays 

 Je vous l’avais dit :il ne faut pas qu’on fasse d’amalgame. Dans ce pays, nous avions toujours été «uns» et «indivisibles». Nous sommes une Nation diverse et nous sommes en train d’organiser un Forum social pour mettre tout le monde ensemble et parler de paix. L’ennemi, c’est le terrorisme. Il cherche à nous diviser pour mettre ce pays à genoux. Nous devons faire excessivement attention.

Dans ce cadre, nous avons des aspects économiques que nous sommes en train de développer. Ils portent sur la manière pour nous de trouver des solutions à l’insertion des jeunes qui sont souvent des proies faciles. S’ils se sentent stigmatisés, délaissés, ils sont facilement instrumentalisés par les terroristes. Nous avons des programmes et projets ambitieux pour insérer les jeunes dans le circuit socio-professionnel, les former, faire en sorte que cette jeunesse soit une chance, un réel espoir pour notre pays.

Le dialogue social 

 Le gouvernement fait du dialogue social la priorité des priorités, mais nous avons dit, et tout le monde le sait, que nous sommes dans un contexte un peu difficile. C’est pourquoi le Premier ministre, sous la clairvoyance du président de la République, avec l’ensemble des membres du gouvernement, nous sommes en train de travailler sur un projet social, dans le cadre du dialogue social, au cours duquel nous allons discuter de ce que l’Etat peut faire pour les travailleurs, les syndicats, et que les syndicats aussi comprennent que, quelle quesoit notre volonté, nous ne pouvons pas aller au-delà de nos moyens.

Par rapport à la sécurité que nous évoquions à l’instant, savez-vous que l’Etat consacre 22% de son budget aux forces armées et de sécurité, 32% à l’éducation, 15% à l’agriculture. Compte tenu de toutes ces réalités, nous avons décidé d’aller avec les acteurs pour trouver une solution par rapport à ce climat social que nous déplorons.

Réduction du prix des denrées de première nécessité 

 À chaque fois que le gouvernement peut agir pour améliorer les conditions de vie des travailleurs, sinon des Maliens, de façon générale, il ne ménagera aucun effort. L’importance du budget que nous consacrons à l’agriculture répond à notre volonté de faire de ce secteur un secteur pilote et réduire le coût de certains produits.

Conditions de travail des étudiants 

 J’ai dit tout à l’heure que le gouvernement malien consacre 33% de son budget à l’Education. Nous sommes également en train de rationaliser les dépenses publiques. Tout ce que nous pouvons faire pour l’éducation, qui est un domaine prioritaire pour nous, nous allons le faire, car nous savons qu’investir dans la formation, c’est investir sur l’avenir. Nous savons également que la formation est une arme contre l’ignorance et une arme pour le bien-être. La réduction de la fracture numérique est une volonté politique manifestée par le président de la République.

Il faut une adéquation formation-emploi et nous travaillons à cela. L’Etat ne peut pas tout faire. C’est le secteur privé qui doit et qui crée des emplois. Nous travaillons en partenariat avec ce secteur, pour son développement. Nous travaillons à expliquer aux jeunes le meilleur choix par rapport aux filières porteuses qu’ils doivent choisir par rapport à leur employabilité. L’aide la plus noble est celle qui provient de soi-même.

Si vous avez, réellement, un projet bancable, soyez sûr que l’Etat sera là pour vous accompagner. Ce second mandat est exclusivement dédié à la jeunesse malienne. Nous sommes là pour vous et nous ne ménagerons aucun effort pour votre épanouissement, votre développement et votre insertion socio-économique.

Le secteur agricole est un secteur porteur et c’est d’ailleurs pourquoi, le gouvernement malien a une loi d’orientation agricole qui prévoit 10% des terres aménagées aux jeunes et aux femmes. Avec le ministre de l’Agriculture, nous avons un programme qui s’appelle «Nouveaux villages agricoles» ou encore «Nouvelles cités agricoles» qui ambitionne d’aménager 2600 hectares et y installer des jeunes avec toutes les commodités.

 Transcrit par Makan Koné

Source: Nouvelle Libération

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