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Amadou Abdoulaye Diallo au meeting de l’Opposition : « Le gouvernement des enfants fait semblant de travailler pendant que le peuple souffre …»

A l’appel d’une dizaine de partis politiques de l’opposition, la salle Bazoumana du Palais de la Culture Amadou Hampathé Ba a refusé du monde, le dimanche dernier.  Le meeting géant a passé à la loupe le maigre bilan de l’an I de la présidence d’IBK. Soumaïla Cissé et ses camarades n’ont pas manqué d’arguments pour peindre davantage en noir le tableau.

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Remplir la salle Bazoumana Sissoko du Palais de la Culture en seulement une année d’actions, l’opposition ne peut rêver plus. La déception et la colère des Maliens ne font l’ombre d’aucun doute. Avec un premier anniversaire pas très reluisant du régime du ‘’Kankélentigui, l’opposition a le vent en poupe. Car, c’est la majorité qui lui donne du travail et de la matière. C’est pourquoi elle surf désormais sur le mécontentement généralisé pour se positionner sur l’échiquier politique national. Pour preuve, dimanche les militants de l’Urd, du Parena, du PDES, du PIDS ; du Prvm Fasoko, du PS Yelen Koura, du PSP et de l’AFP-Bèjèfanga, ont massivement répondu présent à l’appel de leurs responsables respectifs.

C’est aux environs de 10 heures que l’honorable Soumaïla Cissé, le chef de file naturel de l’opposition, non moins président de l’Urd, a fait son entrée dans la salle sous des ovations nourries. Parmi les leaders politiques, il y avait, outre les députés et les responsables des partis politiques de l’opposition, initiateurs du meeting, mais aussi la présence d’autres têtes connues comme Ibrahima N’diaye de l’Adema Pasj, Fatoumata Siré Diakité de l’APDF, et plusieurs autres cadres fidèles aux idéaux de l’ancien président Amadou Toumani Touré.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, les différents cadres politiques et leurs militants ont d’abord cantonné en chœur, l’hymne national du Mali, la main sur le cœur.  Suivie, d’une projection vidéo d’une vingtaine de minutes, calquée sur les différents échecs du président Ibrahima Boubacar Keïta et de son premier ministre, Moussa Mara. Mais aussi, l’image de l’horreur vécu par les soldats maliens, suite aux événements du 21 mai dernier. Les cadres de l’opposition n’ont pas allé par quatre chemins pour dénoncer la mauvaise gouvernance du président IBK.

« C’est la première fois que le FMI et la banque mondiale aient des doutes sur la gestion d’un gouvernement au Mali »

L’affaire Tomy, l’achat du Boeing 737, le contrat de fournitures d’armement pour près de 70 milliards de Fcfa, la défaite de l’armée à Kidal, le 21 mai dernier, la grève de l’UNTM les 21-22 août dernier, l’augmentation des tarifs d’électricité, d’eau et du gaz, la présence des membres de la famille et proches du président IBK à des postes stratégiques de l’Etat, tels étaient, entre autres, les ingrédients de la sauce qui a alimenté la chronique au Palais de la Culture, ce jour.

Selon l’honorable Soumaïla Cissé, président de l’Urd et ténor des partis politiques de l’opposition, IBK a bénéficié d’une légitimité historique qui devait lui permettre d’honorer pleinement son engagement vis-à-vis du peuple malien. Pour preuve, dit-il, il a été plébiscité avec plus de 77%  des suffrages exprimés suite à l’élection présidentielle d’août 2013. Laquelle élection, selon lui,  a été unanimement reconnue tant au plan national qu’international, comme la plus transparente de l’histoire du Mali. A l’en croire, c’est dans cette optique qu’il s’est rendu,  au lendemain de la déclaration des résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle chez son adversaire, IBK , pour reconnaître sa victoire et lui féliciter. Selon lui, suite à cette élection la communauté internationale a renouvelé sa confiance au Mali. Et pour témoigner leur solidarité, dit-il, plusieurs chefs d’Etat africains, le président français et le roi Mohamed VI du Maroc ont accepté de prendre part à la cérémonie d’investiture du président Ibrahim Boubacar Keïta en Septembre 2013.

Mais hélas, selon le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé après un an de gouvernance l’espoir des maliens a volé en éclat. Car dit-il, à cause de l’opacité qui a entouré l’achat du Boeing présidentiel et le contrat de fourniture d’armement signé avec la société ‘’Go Star Sarl’’, les partenaires techniques et financiers (FMI, Banque mondiale, et l’union Européenne) ont suspendu leurs aides au Mali jusqu’à nouvel ordre. « C’est la première fois que le FMI et la banque mondiale aient des doutes sur la gestion d’un gouvernement au Mali » dit-il. Quant à la situation sécuritaire dans les régions du Nord, selon l’élu de Niafunké, elle est plus compliquée que jamais. «  Nous avons perdu Kidal à cause de la visite irresponsable du premier ministre Moussa Mara, qui a abouti à la défaite de l’armée malienne et causé la mort de plusieurs civiles et militaires maliens. Parmi lesquels, des préfets et sous préfets », assène-t-il. Avant d’ajouter, que si IBK n’avait pas tourné le dos à l’accord préliminaire de Ouagadougou, le Mali ne serait probablement pas dans une situation aussi inconfortable aujourd’hui.

Dans un autre terme plus fort, l’honorable Cissé clame qu’Ibrahim Boubacar Keïta a montré ses limites. « Tchèkoroba Dèssèra (le vieux a échoué) », dit-il. Selon lui, les critiques de l’opposition n’ont d’autres motivations que la consolidation de la démocratie en faveur du bien être des maliens. « Quand l’opposition critique la mauvaise gouvernance du pouvoir on  le traite d’égoïste ou d’ennemi de la nation, mais en réalité nous sommes des patriotes» lance-t-il.

« Depuis un an nous expérimentons un gouvernement d’enfants ».

« Qu’en est-il de l’honneur du Mali, du bonheur des Maliens. Où va le Mali ? », s’interroge l’ancien ministre de l’industrie et du commerce, aujourd’hui cadre du PDES, Amadou Abdoulaye Diallo. Celui qui est l’un des rares cadres du PDES d’avoir resté fidèle à ATT, poursuit son intervention en employant des termes plus durs contre le gouvernement Mara. « Depuis un an , nous expérimentons un gouvernement d’enfants. Le gouvernement des enfants fait semblant de gouverner tandis que le peuple souffre » assène-t-il.

Quant à l’ancien ministre Djibril Tangara du FCD, il a pour sa part dénoncé les mutations arbitraires de certains cadres issus des partis de l’opposition. Avant  d’appeler le gouvernement au paiement des bourses et tourseaux des Etudiants.

Dans leur déclaration commune lue par l’honorable Mody N’diaye, président du groupe parlementaire VRD, les partis politiques de l’opposition qui ont pris part au meeting, ont invité le président IBK à prendre en compte, la souffrance du peuple malien en investissant dans les infrastructures vitales au développement du pays. Mais aussi à restructurer et réorganiser les forces armées maliennes, favoriser le dialogue social et œuvrer pour  l’amélioration du quotidien des maliens en général et celui des déplacés en particulier.

L’événement a été marqué par des prestations artistiques.

Lassina NIANGALY

SOURCE: Tjikan  du   10 sept 2014.
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