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Alphabétisation : UN FACTEUR ESSENTIEL DANS LA GESTION DE SORTIE DE CRISE

Elle met à la disposition des populations, dans les langues que celles-ci maîtrisent, les outils leur permettant de transformer qualitativement leurs conditions de vie

 

projet developpement alphabetisation femmesLa communauté internationale a célébré hier la 50è édition de la Journée internationale de l’alphabétisation sur le thème : « Alphabétisation et sociétés durables ». Actualité oblige, notre pays a fêté l’événement sur le thème : « Gestion de sortie de crise : défis et enjeux pour l’alphabétisation ». Le lancement officiel de la célébration a eu lieu au Centre international de conférences de Bamako (CICB), sous la présidence de Mme Kéïta Aminata Maïga. L’épouse du président de la République en était aussi la marraine.
Plusieurs membres du gouvernement étaient présents : Kénékouo dit Barthélémy Togo (Education nationale), Mme Sangaré Oumou Ba (Femme, Enfant et Famille), Mohamed Ag Erlaf (Environnement, Assainissement et Développement durable), Mamadou Gaoussou Diarra (Promotion des Investissements et Secteur privé) et Mamadou Hachim Koumaré (Transports, Equipements et Désenclavement). On notait également la présence d’anciens ministres de l’Education et de responsables chargés des questions scolaires.
Etre analphabète, c’est avoir une difficulté majeure à lire et écrire. L’alphabétisation se définit donc comme des compétences de base en lecture, en écriture et en calcul. Elle est aujourd’hui considérée comme une réponse adéquate à la diversité des besoins d’apprentissage des personnes dans des sociétés mondialisées et axées sur les connaissances et compétences. L’alphabétisation est importante car elle est au centre du système éducatif, une voie d’accès à une vie meilleure et facilite l’acquisition de connaissances et de compétences dans tous les domaines.
Les activités commémoratives de la Journée internationale de l’alphabétisation se dérouleront durant toute la semaine, c’est à dire jusqu’au 14 septembre. Conférences-débats, activités sportives, culturelles et visites de sites d’alphabétisation sur le terrain sont prévues tout au long de la semaine.
Le maire de la Commune III a rappelé que la semaine de l’alphabétisation sera consacrée, en plus des activités déjà citées, à la sensibilisation des Maliens sur l’importance de l’alphabétisation dans la gestion de sortie de la crise que nous vivons. Abdel Kader Sidibé a souhaité que cette célébration permette une prise de conscience et une mobilisation collective et générale.
Le représentant résident de l’UNESCO a soutenu, de son côté, que l’alphabétisation était une nécessité primordiale pour l’atteinte de l’un des objectifs du développement durable. Dans un contexte où l’analphabétisme, l’ignorance et la pauvreté constituent les terreaux fertiles pour le terrorisme ou toutes sortes de violences et d’extrémismes, il est urgent d’agir, pense Lazare Eloundou. Il a, par conséquent, félicité le gouvernement d’avoir retenu le thème bien-à-propos de « gestion de sortie de crise, défis et enjeux pour l’alphabétisation ». L’alphabétisation, du point de vue du représentant résident de l’UNESCO, est le gage de la réduction de la pauvreté, de la mortalité infantile, de l’amélioration du savoir et du savoir-faire.
La maitrise du code écrit des langues nationales est le garant d’une société développée apte à relever les défis du développement durable, de la paix et de la démocratie, a-t-il estimé. Il a déploré que 757 millions d’adultes soient encore dépourvus de compétences de base en matière de lecture et d’écriture. 124 millions d’enfants et d’adolescents sont encore non scolarisés et 250 millions d’enfants en âge d’être inscrits dans le primaire ne maîtrisent pas les notions élémentaires. « C’est au vu de tous ces chiffres inquiétants que nous avons eu l’honneur d’accueillir au Mali en juillet dernier, la directrice générale de l’UNESCO, Mme Irina Bokova. A l’UNESCO, nous ne cessons de dire que l’alphabétisation est un droit fondamental et une force au service de la dignité humaine » a insisté Lazare Eloundou.

UN ESPACE D’INTERROGATION ET D’INTERPELLATION. Le ministre de l’Education nationale a rappelé que la célébration de la Journée internationale de l’alphabétisation survenait dans un contexte de sortie de crise institutionnelle et sécuritaire. Cette crise a profondément affecté les familles, les hommes et les femmes, les jeunes et les enfants les privant des services sociaux de base et de l’éducation. Dans le cadre de la résolution de cette crise, la mobilisation de la communauté internationale en faveur de notre pays et la détermination des plus hautes autorités ont facilité la signature de l’Accord de paix et de réconciliation le 15 mai et le 20 juin 2015.
« L’espoir est désormais permis pour un renouveau démocratique et une meilleure gouvernance pour le développement de notre pays », juge Kénékouo dit Barthélémy Togo. Le ministre a par ailleurs rappelé que de 2007 à 2015, le gouvernement, avec l’appui des partenaires techniques et financiers (PTF), a entrepris nombre d’actions dont la mise en œuvre du Programme vigoureux d’alphabétisation (PVA). Ces actions consistent à davantage promouvoir le sous secteur de l’éducation non formelle en général et de l’alphabétisation en particulier.
Pour la marraine de l’événement, la Journée internationale de l’alphabétisation constitue à la fois un espace d’interrogation et d’interpellation des différents acteurs sur les acquis en matière d’alphabétisation des populations et de promotion des langues nationales. « Dès l’accession de notre pays à l’indépendance, les autorités politiques ont fait de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales un choix stratégique », a constaté la Première dame. En dépit de tous les efforts consentis par l’Etat et ses partenaires au développement, un nombre encore élevé de citoyens, femmes et jeunes en majorité, ne savent ni lire, ni écrire. Mme Kéïta Aminata Maïga a confirmé que la crise politico-sécuritaire de 2012 avait mis un frein aux avancées en alphabétisation, notamment dans les régions affectées par la crise.
L’épouse du chef de l’Etat a relevé que l’alphabétisation pouvait être un facteur essentiel dans la gestion de sortie de crise pour notre pays. Celle-ci met, en effet, à la disposition des populations dans les langues que celles-ci maîtrisent, les outils leur permettant de transformer qualitativement leurs conditions de vie. L’alphabétisation offre aussi à chaque citoyen la possibilité de s’affirmer et de se réaliser en participant pleinement au développement de son pays. Soutenant que l’alphabétisation demeure le socle sur lequel reposent notre identité culturelle et l’unité nationale, la marraine de la manifestation a jugé qu’elle était un instrument de construction de la paix et de la stabilité.

S. Y. WAGUE

source : L’ Essor

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