Transfuge du Paris SG, l’ailier français Moussa Diaby qui éblouit l’Allemagne depuis trois mois se félicite dans un entretien avec l’AFP d’avoir choisi Leverkusen, “un bon club pour franchir un cap et passer au niveau supérieur”.
Jeudi, cet attaquant de poche disputera les 16es de finale de Ligue Europa contre le FC Porto (21h00/20H00 GMT), et portera de nouveau les espoirs du Bayer, qui a échoué en phase de poule de Ligue des champions contre les géants Juventus et Atlético Madrid.
Quitter le PSG à l’été 2019 pour découvrir à 20 ans seulement un autre pays et un autre championnat n’était pas évident. Mais l’international espoirs assume son choix.
“Je pense que pour une progression, pour devenir un grand joueur, le Bayer Leverkusen est une bonne étape. C’est un bon club pour franchir un cap”, fait-il valoir.
L’Allemagne est sous le charme. “Diaby est comme une tempête annoncée, que l’on n’arrive pourtant pas à endiguer”, écrit de lui le magazine Kicker, la Bible du foot allemand. “Lorsqu’il déboule, ce feu-follet laisse derrière lui des défenseurs désemparés et des spectateurs ébahis.”
Comme son modèle Lionel Messi! Qu’il apprécie “pour sa façon de jouer, son intelligence du jeu, sa façon d’être toujours décisif…”. Leurs points commun? Tous les deux sont des animateurs d’attaque, capables d’accélérations fulgurantes sur les dix premiers mètres, et tous les deux mesurent… 1,70 m.
– Des débuts sur le banc –
Ce talent brut a déjà fait preuve d’une belle maturité dans ses choix de carrière. Malgré 34 apparitions en équipe première au Paris SG, il a vite compris qu’il serait barré par les stars du club et qu’il avait besoin de temps de jeu.
“Leverkusen était un projet intéressant, l’équipe était qualifiée pour la Ligue des champions, avec la perspective de jouer de grands matches contre de grandes équipes”, explique-t-il lorsqu’on lui demande ce qui a pu conduire ce pur gamin de Paris jusque sur les rives du Rhin.
En championnat, le Bayer occupe une intéressante 5e place, à deux points seulement du quatrième Mönchengladbach.
Né à Paris de parents maliens, garçon discret mais déterminé, Diaby n’oublie pas d’où il vient: “Je suis le dernier d’une famille de huit, dévoile-t-il, mes parents m’ont transmis les valeurs de mentalité, ils m’ont dit qu’il fallait toujours travailler pour avoir quelque chose, que le talent ça ne suffisait pas (…) et qu’un jour je deviendrai un grand joueur.”
Son arrivée en Allemagne n’a pas été facile. L’entraîneur Peter Bosz l’a laissé quasiment trois mois sur le banc, le temps de s’adapter et de maîtriser un peu son environnement.
Mais Diaby n’a rien lâché: “J’ai su travailler à l’entraînement, montrer de quoi j’étais capable, et le coach m’a donné une chance de jouer. J’ai saisi ma chance et j’ai su faire de bonnes performances”, dit-il du haut de ses 3 buts et 2 passes décisives depuis trois mois.
– Tuchel n’était pas d’accord –
Thomas Tuchel, son coach au Paris SG, n’avait pas envie de le laisser filer: “C’est plutôt moi qui ai fait le choix de partir”, raconte Diaby, “il n’était pas forcément d’accord, mais c’était à moi de faire un choix, et il l’a respecté.”
“Il m’a dit que la Bundesliga allait être un très bon championnat pour moi et qu’on allait peut-être parler la même langue quand on se reverrait”, ajoute-t-il en souriant.
Pour l’heure, Diaby ne maîtrise pas l’allemand, mais il a le contact facile et s’est vite intégré dans le vestiaire. Jonathan Tah, l’international allemand aux racines ivoiriennes, francophone, lui a servi de “grand frère” à son arrivée.
“Moussa est quelqu’un de très introverti. Au début il avait même l’air timide”, témoigne Tah: “Maintenant il s’est ouvert, mais ce n’est tout de même pas une grande gueule, c’est au contraire un garçon gentil, très terre à terre”.
“Moussa est un jeune homme très amical, très vivant. Il respire la joie et l’énergie”, renchérit le directeur sportif de Leverkusen Simon Rolfes.
En fin de saison, comme tous les Espoirs, Diaby rêve évidemment des Jeux olympiques de Tokyo avec la France.
Mais quand on l’interroge sur ses ambitions internationales, il reste modeste: “Pour l’instant je suis international Espoirs (U21) et je suis très content d’y être… J’ai encore du travail pour arriver en équipe de France A”, dit-il seulement.
RFI