Un rassemblement constitué essentiellement d’étudiants s’est formé jeudi après-midi devant l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (100 km au sud-est d’Alger) en signe d’indignation par rapport à l’enlèvement dimanche puis l’assassinat mercredi du ressortissant français Hervé Gourdel, ont rapporté les médias locaux.
Aussi, ce rassemblement s’est voulu, selon le site internet TSA, être un acte de dénonciation quant à la détérioration depuis quelques années de la situation sécuritaire dans la région de Kabylie, dont dépend la province de Tizi Ouzou.
Au départ, le Comité citoyen de Kabylie a appelé, selon la même source, à organiser une marche afin d’exiger la libération de l’otage et dénoncer le climat d’insécurité dans la région. Mais ente temps, un sort malheureux a été réservé au touriste français.
Dimanche soir, Hervé Gourdel, un guide de montagne de 55 ans a été enlevé dans le massif montagneux du Djurdjura, dans la province de Tizi Ouzou, alors qu’il était en randonnée avec ses hôtes algériens. Ces derniers ont été libérés.
Vingt-quatre heures plus tard, une branche locale et peu connue de l’Etat islamique (EI) a revendiqué l’enlèvement dans un message vidéo diffusé sur les sites djihadistes. Ses ravisseurs avaient menacé de l’exécuter si la France ne cessait pas ses raids contre les combattants de Daech au nord de l’Irak.
Dans la mi-journée de mercredi, les bourreaux ont publié sur la toile une seconde vidéo montrant l’exécution du Français.
La Kabylie est réputée depuis près d’une décennie pour être une région où sévissent des groupes terroristes, mais aussi des bandits de grands chemins qui ravissent des individus des villages alentours et exigent des rançons pour les libérer.
En l’espace de moins de dix ans, quelque 80 citoyens ont été enlevés dans la seule province de Tizi Ouzou. Dans la majeure partie des cas, ils sont libérés au bout de quelques jours et ce après mobilisation de leurs co-villageois. D’autres n’ont pas eu la même chance.