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Algérie : tout porte à croire que l’élection présidentielle n’aura pas lieu dans les temps prévus

A moins de six heures de la fin des délais pour le dépôt des dossiers de candidature pour l’élection présidentielle prévue en Algérie le 4 juillet prochain, tout laisse à croire que ce rendez-vous n’aura pas lieu dans les temps prévus.

En temps normal, le Conseil constitutionnel, soit l’organe censé recevoir les dossiers de candidature pour leur validation ou non, publie un communiqué pour annoncer les noms des candidats qu’il a reçu et leur appartenance politique. Or, pour le moment rien n’a été signalé, voire certains médias locaux confirment qu’aucun dossier de candidature n’a encore été déposé.

Selon la loi, “la déclaration de candidature est déposée, au plus tard, dans les délais de quarante-cinq (45) jours qui suivent la publication du décret présidentiel portant convocation du corps électoral”. Il y a lieu de rappeler que le 9 avril dernier, le chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah a convoqué le corps électoral pour l’élection présidentielle.

Ceci dit, ce ne sont pourtant pas les intentions de postuler au poste de premier magistrat du pays qui manquent.

Selon le dernier décompte du ministère de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, “le bilan provisoire de la remise des formulaires de souscription de signatures individuelles pour les postulants à la candidature à l’élection de la présidence de la République, arrêté au mercredi 22 mai, compte 77 lettres d’intention déposées, ce qui représente 74 candidats libres et trois candidatures émanant des partis politiques, à savoir l’Alliance nationale républicaine (ANR), le Front El Moustakbel (FM) et le Front algérien pour le développement, liberté et équité (FADLE)”.

Sur ce nombre élevé de lettres d’intentions de candidature, les prétendants n’ont pas pu réussi à réunir le nombre de signatures et parrainages exigé par la loi pour déposer son dossier auprès du conseil constitutionnel pour statuer. Car la loi exige que “le candidat à la présidentielle doit présenter soit une liste comprenant 600 signatures d’élus locaux ou parlementaires et réparties au moins à travers 25 wilayas (provinces sur les 48 que compte le pays), soit une liste comportant 60 000 signatures d’électeurs recueillies à travers au moins 25 wilayas avec un minimal des signatures exigées pour chacune des wilayas qui ne saurait être inférieur à 1 500”.

LES CONDITIONS POLITIQUES NE LE PERMETTENT PAS

Affirmant avoir rempli toutes les conditions légales à la candidature, y compris la collecte des signatures, l’ANR et le FM ont toutefois décidé de suspendre leur participation à la présidentielle du 4 juillet.

Dans un communiqué rendu public samedi, l’ANR a estimé que “le rejet par de larges franges du peuple algérien du cadre dans lequel se déroulera l’échéance du 4 juillet, le manque de mécanismes constitutionnels et juridiques pour encadrer l’élection et l’absence d’un consensus politique chez la majorité des acteurs de la scène nationale sont susceptibles de faire de ce rendez-vous une autre occasion ratée pour trouver la solution et une cause supplémentaire d’aggravation de la situation”.

Dès le départ, la course pour l’élection du 4 juillet prochain a été lancée sans qu’aucun parti d’envergure, qu’il soit au pouvoir ou d’opposition, ou personnalité politique connue n’y prenne part.

L’absence des grandes formations politiques de la prochaine échéance est motivée par la grande contestation populaire qui rythme le pays depuis le 22 février et qui exige par ailleurs le report de ce rendez-vous électoral étant donné qu’il est “impossible politiquement et techniquement” de l’organiser dans un contexte d’instabilité politique.

Le 20 mai dernier, le chef d’état-major de l’armée algérienne, vice-ministre de la Défense nationale, le général Ahmed Gaïd Salah, a déclaré, contre vents et marées, que l’élection présidentielle serait maintenue afin de “mettre un terme à tous ceux qui tentent de faire perdurer cette crise”.

Le 2 avril, l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression de la rue, avait annoncé sa démission et annulé la présidentielle initialement prévue pour le 18 avril.

Moins d’une semaine plus tard, le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, a été désigné, selon la Constitution algérienne, chef de l’Etat par intérim. Ce dernier a appelé à l’organisation d’une élection présidentielle dans un délai de trois mois.

Xinhua

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