L’assassinat mercredi du ressortissant français Hervé Gourdel a provoqué un onde de “choc” et suscité beaucoup d'”indignation” chez les Algériens, tel que rapporté par la presse locale.
Le quotidien El Watan a trouvé que les Algériens sont “sous le choc” après l’assassinat “odieux” d’Hervé Gourdel. Pour ce journal francophone connu pour ses analyses en politique et en sécurité, cet acte “a violemment secoué toute la planète et tragiquement replongé l’Algérie dans l’ambiance d’horreur des années noires du terrorisme”.
Pour rappel, les Algériens ont vécu dans les années 90 des situations d’une extrême violence. Une décennie de guerre civile entre islamistes et forces gouvernementales qui s’est soldée par 150.000 morts.
De son coté, Liberté a commenté la décapitation du désormais ex-otage français comme étant “un acte dont l’horreur n’a d’égale que la barbarie”. Et d’ajouter qu'”après avoir laissé planer le doute quant à leurs intentions, les terroristes, qui avaient fixé un ultimatum de 24 heures aux autorités françaises, sont passés à l’acte”.
Le tabloïd arabophone à gros tirage Echourouk analyse qu’il s’agit d'”une exécution au modus operandi de Daech” et décrit “le choc et l’indignation ressentie par les Algériens”.
El Moudjahid, le doyen des journaux algériens et média public relaye le communiqué diffusé la veille par le gouvernement qui parle d’un acte “odieux” et “abject” commis par un “groupe de criminels”, avant d’évoquer une “profonde consternation” chez les citoyens, “horrifiés et choqués”.
“Du plus humble des Algériens au plus haut sommet de l’Etat, ce crime a complètement bouleversé les Algériens”, commente le rédacteur de l’article.
Pour sa part, El Khabar fait savoir que la présence de l’Armée et des forces de sécurité à proximité du lieu du rapt a été renforcée, (des barrages militaires supplémentaires y sont érigés), et ce afin de traquer les criminels. Le multiplication des barrages filtrants est une chose que les habitants des villages aux alentours n’ont pas vu depuis les années 90, ajoute le journal.
Dimanche soir, un guide de montagne de 55 ans a été enlevé dans le massif montagneux du Djurdjura, dans la province de Tizi Ouzou (100 km au sud-est d’Alger), alors qu’il était en randonnée avec ses hôtes algériens. Ces derniers ont été libérés.
Vingt-quatre heures plus tard, une branche locale et peu connue de l’organisation de l’Etat islamique (EI) a revendiqué l’enlèvement dans un message vidéo diffusé sur les sites djihadistes. Ses ravisseurs avaient menacé de l’exécuter si la France ne cessait pas ses raids contre les combattants de Daesh au nord de l’Irak.
Dans la mi-journée de mercredi, les bourreaux ont publié sur la toile une seconde vidéo montrant l’exécution du Français.