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Alger dénonce la libération de prisonniers algériens au Mali

L’Algérie a manifesté sa mauvaise humeur, ces derniers jours, après l’interpellation d’un terroriste algérien libéré le 8 octobre au Mali en échange des quatre otages français, italiens et malien et arrêté à nouveau dans son pays le 27 octobre.

 

Le ministère de la Défense nationale a révélé que Mustapha Derrar avait été appréhendé à Tlemcen « suite à une surveillance permanente (…) depuis son entrée via les frontières nationales jusqu’à la collecte des renseignements relatifs à ses mouvements suspects. »

Mustapha Derrar, alias Mustapha El Djazaïri, était le numéro 78 sur la liste des 204 prisonniers libérés à la demande des ravisseurs. Il avait été arrêté en 2013 au nord du Mali alors qu’il s’activait comme formateur militaire pour le compte du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) dirigé par Yiad Ag Ghaly.

Dans son communiqué, le ministère de la Défense précise que Derrar, « qui avait rallié les groupes terroristes en 2012, a été libéré au début de ce mois d’octobre au Mali suite aux négociations menées par des parties étrangères ayant abouti à conclure un accord, via lequel plus de 200 terroristes ont été libérés et une rançon conséquente versée aux groupes terroristes contre la libération de trois otages européens. »

Des lieutenants de Belmokhtar libérés

Le ministère ne mentionne pas le chef de file de l’opposition malienne Soumaïla Cissé, dont la libération semble pourtant avoir été l’enjeu principal de l’accord.

Il s’insurge contre « ces pratiques inadmissibles et contraires aux résolutions de l’Organisation des Nations Unies incriminant le versement de rançons aux groupes djihadistes », qui « entravent les efforts de lutte contre le terrorisme et le tarissement de ses sources de financement. »

Les autorités algériennes ont par ailleurs interrogé Mustapha Derrar et diffusé ses aveux  sur plusieurs chaînes de télévision.

El Watan, revenant sur cette affaire, précise que Derrar avait été condamné à la prison à vie. Selon ses déclarations, il aurait appris, une fois sorti de prison, que l’humanitaire française Sophie Pétronin, les deux Italiens ainsi que Soumaïla Cissé avaient été  libérés «  en contrepartie du paiement d’une rançon de 30 millions d’euros et de la libération de 207 terroristes. »

Une rançon de 50 millions d’euros

El Watan ajoute, citant des sources sécuritaires, qu’au-delà des 207 prisonniers libérés au Mali, « une centaine d’autres qui étaient détenus ailleurs » auraient également été relâchés. «Parmi eux, de nombreux Algériens, certains ayant pris part à l’enlèvement de nos diplomates à Gao, d’autres à l’attaque contre le complexe gazier de Tiguentourine, parmi lesquels des lieutenants de Belmokhtar.»

Ces mêmes sources estimeraient le montant total de la rançon à 50 millions d’euros, expliquant que la somme initialement arrêtée par le GSIM pour Sophie Pétronin a été revue à la hausse lorsque les deux Italiens détenus par Abou Walid Sahraoui ont été ajoutés à la négociation. « Les deux groupes vont se doter de moyens militaires sophistiqués et renforcer leur capacité de nuisance », prédit El Watan.

Mondafrique

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