Aide publique aux médias pour une gestion saine avec des journalistes incorruptibles. Les aides publiques à la presse 2019 et 2020 auraient été détournées par un groupe de crapules. Selon plusieurs sources concordantes, le chèque aurait disparu entre le ministère de l’Économie et des Finances et celui de la Communication. Les faits remontent à l’époque, où Boubou Cissé cumulait les fonctions de Premier ministre et ministre de l’Économie et des Finances et Yaya Sangaré, ministre de la Communication et de l’Économie numérique.
L’aide publique à la presse a été instituée, depuis 1996, sous la forme de subventions annuelles accordées par la présidence de la République aux organes de la presse écrite et audio-visuelle, qu’ils soient publics ou privés.Actuellement, elle est réglementée par le Décret N0 03-264 du 7 juillet 2003 et son arrêté d’application N°04-1849 du 3 aout 2004. Ces deux (02) textes fixent les critères d’éligibilité, de répartition et de détermination des montants des allocations. Le montant forfaitaire alloué chaque année par l’État se chiffre à 200 millions de francs CFA. Il est réparti comme suit: 75 millions pour la presse écrite privée, 75 millions pour la presse audio-visuelle privée, 30 millions pour la maison de la presse, 10 millions pour l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) et 10 millions pour l’Office de radiodiffusion et télévision du Mali (ORTM).Au titre de l’année 2004, quatre-vingt-treize (93) dossiers ont été retenus par la commission de l’aide aux médias dont 73 dossiers émanant des organes de la presse audio-visuelle et vingt (20) dossiers des organes de la presse écrite. Les critères d’éligibilité se ramenaient, entre autres exigences, à la tenue d’une comptabilité régulière, au paiement des impôts, à l’existence de contrats de travail pour le personnel salarié et leur immatriculation à l’Institut national de prévoyance sociale (INPS), à la parution régulière du journal, etc.Dans ce cas aussi, des journaux que nous ne voyons pas souvent dans les kiosques et que nous lisons donc rarement ont eu leur part du gâteau: 3 millions 3234 12 F CFA pour le journal Sira, Droit de Réponse: 2 millions 827 380 F CFA. 5 009 920 F CFA pour un bi-hebdo.Un autre organe a eu sa part du gâteau qu’on ne voit plus dans les kiosques Le Messager. Il suffit d’avoir de bons rapports avec le président de la Maison de la presse pour bénéficier de l’aide publique à la presse. Les dossiers à déposer servent plutôt à escroquer les fonds qu’à les réglementer.Quant à la mise en place d’une commission, c’est pour faire allégeance à leurs protégés. Il y a lieu d’auditer la Maison de la presse pour toute fin utile. Qui a détourné les aides publiques à la presse 2019 et 2020 ? Vivement la lumière.
L’inter de Bamako