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Agriculture : Le Mali, puissance agricole : Un soutien public qui porte ses fruits

Le jeudi 23 mai dernier, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, lançait la campagne agricole 2018-2019 à Kangaba. Les promesses sont bonnes. Le président de la République a annoncé la subvention de 800 tracteurs.

Le développement de l’agriculture, premier secteur d’activité économique du pays avec plus de plus de 40% du PIB, est une priorité stratégique du Mali.  Et ce choix se traduit par des résultats positifs, notamment dans le coton et les céréales.

Les résultats de la campagne 2017/2018 sont particulièrement encourageants. La production de coton a atteint 728 500 tonnes (t), soit davantage que l’objectif initial (725 000 t) et une progression de 12,5% par rapport à la campagne antérieure. Le Mali s’est situé en tête de la production cotonnière en Afrique de l’ouest, une performance remarquable, qui témoigne du savoir-faire et du dynamisme de la filière.

Bilan positif également pour la production céréalière avec 8,8 millions de tonnes (MT), en hausse de 5% et un excédent de 3,8 MT. L’élevage n’est pas en reste non plus : le nombre de bovins embouchés a augmenté de 5% et celui des ovins caprins de 51%.

Un appui solide de l’Etat

Ces chiffres sont le résultat d’une politique active de soutien. L’agriculture est une priorité stratégique du gouvernement malien : 15% du budget national est affecté à ce secteur dans le cadre du Plan de campagne agricole. Le développement de l’irrigation, mené par l’Agence d’aménagement des terres et de fourniture de l’eau d’irrigation (ATI), se poursuit avec 11 706 hectares mises à disposition pendant la campagne 2017/2018, un chiffre en baisse par rapport a 2016/2017 en raison de l’insécurité.  Cependant, le cumul des réalisations se situe à 86 543 hectares, un montant désormais proche de l’engagement présidentiel de 100 000 hectares pour la période 2014-2018.

Un nombre importants d’équipements agricoles ont été subventionnés : motoculteurs (500 unités), tracteurs de 50 cv et 60 cv (300 en tout), multiculteurs (1000), semoirs (1000), charrettes (1000), batteuses (400), décortiqueuses (400) et motopompes de 20-25 cv (100). Ces acquisitions combinées à celles des partenaires et aux acquisitions directes par les producteurs ont permis d’équiper 562 111 exploitations agricoles. Le coût pour l’Etat s’élève à 12,5 milliards de F CFA.

En ce qui concerne les intrants agricoles, 288 641 t d’engrais ont été subventionnées par l’Etat, soit un coût de 36,7 milliards de F CFA. Le nombre total de bénéficiaires de la subvention est de 819 230, dont 155 167 femmes. 155 384 producteurs ont reçu 5 737 t d’engrais à travers le nouveau système de distribution électronique.

Les « Nouveaux villages agricoles »

Une des initiatives les plus remarquables de l’ATI est le programme pilote des « Nouveaux villages agricoles ». Il s’agit de créer, à l’instar des logements sociaux, des sites viabilisés dans les villages disposant de toutes les commodités de vie et de travail : adduction d’eau potable, électricité, centre de santé, écoles, marchés, unités de transformation, etc. Ce projet est destiné principalement aux jeunes qui désirent s’installer dans le domaine agricole.

Le soutien à l’agriculture sera poursuivi pendant la campagne 2018/2019. Selon le ministère de l’Agriculture, la récolte de céréales devrait atteindre 10 MT pendant cette campagne, soit une hausse de 8 % par rapport à 2017/2018. Ce chiffre s’explique par les bons résultats attendus pour le riz (+33%, 3 MT), le maïs (+7 %, à 3,7 MT) et le mil (+13%, 1,8 MT). La production de coton atteindrait le cap des 750 000 t (+2,8%), confirmant ainsi le redressement observé.

Le nouveau bon élève de l’Afrique de l’Ouest

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a présidé mardi la deuxième rentrée économique avec le patronat malien. L’occasion était bonne pour faire le point des engagements pris lors de la première édition. Le ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé, a informé le CNPM, que 17 des 20 points avaient été retenus et qu’e leur traitement connait un avancement plutôt satisfaisant. Il a aussi annoncé la signature du décret sur la commande publique. Il faut dire que malgré tout, l’économie et les finances du Mali ont plutôt fière allure.

Les indicateurs conjoncturels sont au vert. L’économie est engagée dans un cycle de croissance durable de 5% par an. Surtout, le pays respecte scrupuleusement tous les critères de convergence de l’UEMOA. Le seul de cet espace économique.

A l’occasion d’une visite récente d’une délégation du Fonds monétaire international (FMI) à Bamako, en avril 2018, cet organisme relève que « la reprise économique est entrée dans sa cinquième année et que la croissance du PIB devrait rester robuste à moyen terme ». Ce taux de croissance est à 5,3% en 2017 et s’établira à un taux robuste de 5% en 2018.

Convergence macroéconomique au sein de l’UEMOA

Surtout, le Mali fait figure de bon élève au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). « Force est de constater que le Mali a respecté scrupuleusement en 2017 tous les critères de convergence macroéconomiques. Le critère le plus difficile, relatif au déficit budgétaire, vient d’être atteint » affirme-t-on au Ministère de l’Economie et des Finances. Ce fait est corroboré par les déclarations du président ivoirien, Alassane Ouattara qui cite le Mali en exemple à suivre par les autres Etats. Lors de la visite du président malien en Côte d’ivoire, il s’est réjoui que le Mali soit le seul pays de l’UEMOA, malgré la crise multidimensionnelle, à respecter tous les critères de convergence.

Le déficit budgétaire a été ramené du taux équivalent à 3,9 % du PIB en 2016 à 3% en 2017, la norme UEMOA étant de 3%.  Comme les autres pays membres, le Mali ne se refinance plus depuis longtemps auprès de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

L’inflation (1,8% en 2017) est également dans les clous de l’Union (3%). La Loi de Finances 2018 prévoit une hausse de 1% cette année. Quant au niveau des réserves internationales, celles du Mali sont équivalentes à 4 mois d’importations, la norme de l’UEMOA étant de 3 mois.

Un budget de soutien à l’économie

La Loi de Finances 2018 s’inscrit dans la poursuite de la convergence mais la bonne santé économique et financière retrouvée du Mali fournit des marges pour soutenir le développement économique et social, appliquer l’Accord pour la Paix tout en maintenant l’effort en matière de défense et de sécurité. Les engagements du Président de la République, SEM Ibrahim Boubacar Keïta, contenus dans son projet de société « Le Mali d’Abord », peuvent ainsi être concrétisés.

Les recettes prévues dans la Loi de Finances 2018 s’élèvent à 1 958 milliards de F CFA en 2018, en hausse de 8,1%, alors que les dépenses atteignent 2 331 milliards de F CFA (+7,5%).

L’augmentation des dépenses s’explique par :

  • La mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, de la Loi d’Orientation et de Programmation militaire et de la Loi de Programmation relative à la Sécurité intérieure.
  • L’organisation des élections générales de 2018.
  • Les avantages accordés aux salariés suite aux négociations avec les partenaires sociaux.
  • Le renforcement des crédits alloués au secteur de l’agriculture, aux secteurs sociaux et aux dépenses en capital, en vue de stimuler la croissance et la création d’emplois.

Des financements extérieurs

Le gouvernement malien peut compter sur l’appui des bailleurs de fonds. En avril 2018, le gouvernement malien et une mission du FMI se sont entretenus sur la 8ème revue du programme économique et financier du Mali soutenu par une facilité élargie de crédit (FEC). L’adoption de cette revue par le Conseil d’administration permettra de décaisser 92 millions de dollars en faveur du Mali.

Selon la Loi de Finances 2018, l’ensemble des dons des institutions internationales et des gouvernements étrangers devraient atteindre 114, 563 milliards de F CA en 2018. A cela s’ajoutent les ressources des institutions internationales (FMI, Banque mondiale et Banque africaine de développement) à hauteur de 87, 700 milliards de F CFA.

La Rédaction

 

Source:  Nouvelle République

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