Une résolution adoptée ce jeudi 5 décembre, donne le feu vert à la France pour débuter son intervention « Sangaris » dans le pays en proie à un chaos politique et humanitaire (lire notre article à ce sujet). Les contingents français auront pour mission de sécuriser les axes routiers permettant à l’aide humanitaire d’atteindre les populations qui ont fui les lieux de violence. Les soldats français viendront ainsi appuyer la force africaine : la Mission international de soutien à la Centrafrique (Misca) déjà en action dans le pays.
Alors que la France occupe ces derniers jours le devant de la scène militaire en Afrique, les États-Unis, étendent discrètement leur présence sur le continent avec le déploiement de nouvelles bases aériennes, de terre et de drones un peu partout sur le continent. Après le départ de ses troupes en Irak et le retrait progressif des soldats en Afghanistan, les États-Unis renforcent considérablement leur présence militaire en Afrique.
Depuis septembre dernier, le camp Lemonnier à Djibouti – ancienne colonie française où se trouve également la plus importante base militaire française en Afrique – abrite désormais une base américaine dotée récemment d’une centrale électrique, d’un centre des opérations, des hangars à avions, des logements, … Le tout pouvant accueillir près de 4 000 personnes. Le camp Lemonnier est également devenu la plus importante base de drones utilisés pour des missions en Somalie et au Yémen (lire notre article sur l’utilisation des drones par les Américains). D’autres bases de drones existent aussi au Niger, aux Seychelles et en Éthiopie. Ces déploiements militaires répondent à la stratégie américaine de lutte contre les menaces des militants d’Al-Qaïda en Somalie, au Yémen et dans la région du Sahel.
Officiellement, les États-Unis disent garder une présence à petite échelle sur le continent africain mais des médias américains ont récemment souligné l’accroissement de la présence américaine sur le continent. Les missions américaines variant d’un pays à l’autre : entraînements de troupes militaires locales, base militaire, construction de d’infrastructures, etc. Le site internet Tomdispatch a révélé que sur les 54 pays que compte le continent africain, les Américains seraient présents dans 49 États. Selon l’enquête menée par le journaliste Nick Turse, les États-Unis auraient signé des contrats avec des entreprises pour du matériel militaire pour des missions dans certains pays ne faisant pas partis officiellement de l’AFRICOM (voir notre carte) comme en : Algérie, Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Libye, Mali, Mauritanie, Maroc, Niger, Nigeria et Sénégal. Dernière installation d’une base militaire prévue en Tunisie, où les forces américaines souhaitent renforcer leur présence au Maghreb.
Outre ces forces françaises et américaines très présentes, d’autres contingents étrangers sont présents, parfois plus discrètement, sur le continent africain. C’est le cas par exemple de l’armée israélienne qui ne possède pas de bases militaires mais offre ses services de conseils en sécurité auprès d’États notamment le Rwanda, le Kenya, l’Ouganda, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie ou encore le Burundi. La présence de militaires israéliens avait été mise en lumière lors de la prise d’otages meurtrière dans un centre commercial kenyan au cours de laquelle des forces israéliennes avaient agi aux côtés des forces nationales.
D’autres pays comme la Belgique, ne sont pas présents pour des interventions militaires mais leurs hommes sont envoyés sur le terrain pour assurer la formation de troupes africaines en Somalie et en RDC notamment. L’Allemagne et la Chine avaient proposé, de leur côté, d’envoyer des troupes en renfort au Mali pour contrer les groupes islamistes. La mission française Serval a finalement pu agir rapidement, épaulée par les forces tchadiennes et maliennes.
Afin d’éviter de faire appel à ces interventions militaires étrangères, l’Afrique veut se doter d’une force africaine d’intervention rapide avant la fin 2013, pour les optimistes, avant même la mise en place d’une Force africaine en attente (FAA) dont la création reste une chimère mais avait été rediscutée en mai dernier au dernier sommet de l’Union africaine après la crise au Mali. Le continent veut trouver une solution africaine aux problèmes africains.