Rien n’est perdu certes, mais rien n’est gagné non plus. C’est bien ce qui explique la visite à pas de course du président IBK à Paris. Mais il n’y a pas que des doutes. Il y a aussi des certitudes mais pour le moins amères par rapport à l’attribution des marchés relatifs à l’organisation de l’événement.
Malgré le tapage médiatique et tout le tintamarre orchestrés par les autorités maliennes, suivi de l’opération de déguerpissement des voies publiques, rien ne semble être sûr pour ce qu’on appelle «le Sommet France Afrique» dans notre pays prévu à la mi-janvier 2017 à Bamako.
Les différentes missions françaises à Bamako n’auraient guère assuré Paris. Aux retards accusés dans la préparation matérielle de la rencontre, les chantiers sont encore au stade des intentions, des responsables françaises craignent que le pays, le Mali, ne soit pas en mesure de garantir la sécurité des invités. Ayant eu vent de cela, le chef de l’Etat qui était récemment dans la capitale française, aurait longuement supplié son homologue François Hollande.
Car un éventuel report du sommet signifierait pour lui un véritable camouflet diplomatique. Et sonnerait certainement le glas de son «étoile». Apparemment, son plaidoyer pro modo n’aurait pas fait bouger les lignes françaises. A Paris, l’impératif sécuritaire serait de règle. D’où des incertitudes.
Aussi, il nous revient que bien avant la visite précipitée d’IBK en France, Paris s’était montrée intraitable sur certains aspects de la question. Il s’agit, en l’occurrence de l’attribution des marchés relatifs à l’organisation de l’événement ; lequel, faut-il le, rappeler devrait rassembler plus de 2000 personnes et plus de 60 délégations étrangères.
En vue de d’héberger ce beau monde, il est prévu la construction de 14 villas présidentielles à l’ACI et le réaménagement de tous les hôtels de la capitale possédant des suites présidentielles. Il s’agit, en l’occurrence des hôtels Salam, Radisson Blue, le Laico Amitié, l’El Farouk, l’Afriqiyah, etc.
Ces opérations seront financées par la France et à condition, a insisté la partie française, que le bailleur lui-même (la France) procède à l’organisation des appels d’offres, à l’attribution et au suivi de l’exécution des marchés concernés. C’est dire que la confiance ne semble pas régner entre les deux parties.
Evidemment rien de tout cela ne sera sans la certitude que Bamako abritera bel et bien l’événement. L’on sait d’ores et déjà que la Côte d’Ivoire voisine est à l’affût. Son président Alassane Dramane Ouattara ne cache pas son intention de suppléer Bamako.
Plus grave lors de ce récent parisien, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a été reçu par son homologue français, François Hollande, lequel avait à ses côtés trois conseillers qui avaient chacun son dossier. Notre Ladji Bourama national était accompagné de son Directeur de cabinet, Mohamed Alfousseyni Touré, qui est venu mains vides. Ce dernier semblait plutôt préoccupé par son téléphone. L’image a fait le tour de la Toile. Et lorsque l’on s’est rendu compte de cela, c’était déjà trop tard. Mais l’on s’empressa de la faire disparaitre des internautes maliens. Qui vous a dit qu’au Mali, on n’est pas des gens sérieux ?
Il faut reconnaitre qu’IBK est très mal entouré. L’homme est presque seul, et il a malheureusement un principal défaut : il n’écoute personne.
A.Dramé
Source: journallesphynxmali