Il est bon de se rappeler, que rien n’est acquis pour toujours et partout. En Afrique du Sud, le chef de l’Etat Sud-africain Cyril Ramaphosa, a évoqué à l’occasion de ses vœux de fin d’année, la mise en place d’un nouveau salaire minimum. C’est évidemment une bonne nouvelle pour les travailleurs Sud-africains pour l’entame de cette nouvelle année, et pourtant elle ne fait pas forcément l’unanimité.
Depuis ce 1er janvier 2019, les salariés bénéficient d’un salaire minimum fixé à 20 rands de l’heure, équivalent de 1,21 euro soit 3 500 rands par mois, l’équivalent de 211,75 euros. Hélas, il ne pourra pas encore toucher tous les travailleurs, car les entreprises en difficulté financière, seront dispensées de l’appliquer. Cependant, il devrait concerner tout de même 70 % des travailleurs agricoles et 90 % du personnel de maison.
Ce salaire minimum est évidemment le fruit de négociations, et il ne fait donc pas le bonheur des extrémistes de tous bords. D’un côté, il est insuffisant et de l’autre, c’est carrément une mauvaise idée.
Pour le Parti au pouvoir, l’African national congress (ANC), c’est un net progrès, qu’il compte bien mettre en avant à quelques mois des élections. Cela pourrait lui permettre de reconquérir sa base électorale traditionnelle de classes défavorisées dans les townships et les zones rurales. Il est soutenu par la plus grande centrale syndicale d’Afrique du Sud, la Cosatu. Cette dernière, a salué “une injection importante d’argent dans les poches des travailleurs”.
Cependant, pour l’Alliance démocratique (DA), l’adversaire classique de l’ANC, ce n’est pas une bonne décision. Il est considéré globalement comme étant de centre-droit, issu de Partis tant libéraux que conservateurs, et sa vision libérale voit dans le salaire minimum, une atteinte à la compétitivité et aura pour conséquence, “d’importantes pertes d’emploi”. Le principal Parti de l’opposition rappelle, que le taux de chômage est déjà très élevé (27 %).
A l’autre bout de l’échiquier politique, le Parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF), estime au contraire que le montant du salaire est “insuffisant”. Une position, que partage la deuxième fédération syndicale du pays, la Saftu, qui dans une sortie a dénoncé un “salaire d’esclave”.
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