Le procès reprend virtuellement pour éviter davantage de “perturbations”, avait expliqué à l’AFP le parquet général, alors que d’autres affaires sont entendues en ligne ces dernières semaines en raison de la pandémie. 

L’avocat de M. Zuma, Dali Mpofu, a contesté la virtualité de l’audience, arguant que cela violait les droits constitutionnels de son client. Notamment parce que cela l’empêche de consulter son équipe de défense pendant l’audience.

Il a expliqué que les troubles de ces derniers jours étaient “imprévus” et demandé au juge Piet Koen un report du procès de “deux ou trois semaines”.

– “Conditions plus sereines” –

M. Zuma doit répondre de seize chefs d’accusation de fraude, corruption et racket liés à l’achat, en 1999, de matériel militaire auprès de cinq sociétés d’armement européennes, alors qu’il était vice-président.

Il est accusé d’avoir empoché plus de quatre millions de rands (soit 235.000 euros au taux actuel), notamment du groupe français Thales qui était une des entreprises attributaires du juteux contrat d’une valeur globale d’environ 2,8 milliards d’euros.

Le géant français de la défense est également poursuivi pour corruption et blanchiment. M. Zuma, comme Thales, ont toujours nié ces accusations.

La fondation de M. Zuma avait déjà réclamé samedi une audience physique ou un report du procès quand les conditions dans le pays seront plus sereines”.

M. Zuma, en dépit de nombreux scandales de corruption qui ont entaché sa présidence, conserve une réelle influence, y compris au sein de l’ANC, le parti historique au pouvoir.

Ce procès a déjà été plusieurs fois reporté, l’ex-président multipliant les recours. Lors de la précédente audience en mai, M. Zuma avait plaidé non coupable, avant que les débats ne soient rapidement ajournés.

Ses avocats réclament aussi la récusation de l’avocat du ministère public, Billy Downer, l’accusant de partialité et d’avoir divulgué des éléments du dossier à la presse. De son côté, Me Downer accuse les avocats de Zuma de tenter, encore une fois, de retarder la procédure.

L’accusation prévoit de citer plus de 200 témoins lors du procès.

M. Zuma avait été contraint en 2018 à la démission après la révélation d’une série accablante de scandales. Deux ans plus tôt, un rapport au fort retentissement détaillait notamment comment une fratrie d’hommes d’affaires d’origine indienne, les Gupta, avait pillé les ressources publiques sous sa présidence (2009-2018).

Source : AFP