En Afrique du Sud, plusieurs organisations de la diaspora ont défilé mardi 12 décembre à Pretoria pour protester contre l’esclavage des migrants en Libye. Les images d’un marché aux esclaves, diffusées par la chaîne CNN, avaient créé une émotion mondiale. La centaine de manifestants a déposé un mémorandum auprès de la présidence et de l’ambassade de Libye, entre autres.
Certains avancent les mains entourées de chaînes. Des pancartes « Je ne suis pas à vendre » sont brandies à bout de bras. Des images aussi, de migrants africains parqués et vendus en Libye. Le choc et la colère sont partagés.
« En tant qu’humain ça fait très mal, parce que tu ne peux pas prendre une autre personne et la vendre pour 300 ou 400 dollars, s’insurge ce manifestant. Ça fait encore très mal parce que les leaders africains ne réagissent même pas à ce qui se passe. Ça fait honte aux Africains. Ils doivent faire quelque chose ! »
Beaucoup de manifestants sont eux-mêmes des immigrés en Afrique du Sud, comme Sidua, originaire de Zambie. « Ces images, je ne peux même pas les regarder tellement elles me font de la peine. Nous sommes tous partis de notre pays pour une raison. Mais au bout du compte, ça revient toujours à essayer de faire quelque chose pour aider notre famille », explique-t-il.
Les représentants du Forum de la diaspora africaine ont interpellé les dirigeants, appelés à prendre leurs responsabilités. « Quand vous êtes au pouvoir, vous l’êtes pour le peuple, vous l’êtes pour les citoyens ordinaires. Alors lorsque les citoyens ordinaires doivent fuir l’Afrique et trouver d’autres continents comme paradis, cela veut dire que vous avez échoué, vous, les leaders africains en matière de gouvernance, en matière de leadership. »
Le président du Forum de la diaspora africaine a profité de cette tribune pour dénoncer aussi les conditions parfois très dures dans lesquelles sont détenus les immigrés en situation irrégulière en Afrique du Sud.
RFI