En Afrique du Sud, les investissements directs étrangers ont chuté au troisième trimestre de 3 milliards de rands soit environ 206,8 millions de dollars. C’est ce que vient d’annoncer la South African Reserve Bank (Banque centrale d’Afrique du Sud, SARB) dans son bulletin trimestriel. Il s’agit là d’une nouvelle qui ne rassure pas du tout vu la situation que traverse le pays.
En effet, Pretoria a plus que jamais besoin des investissements pour venir à bout de la crise socio-économique qu’elle subit depuis quelques années. Les investissements devraient permettre par exemple de venir à bout des graves déficits sociaux dans le pays dont le chômage. Selon les données officielles, ce dernier touche plus de 27% de la population active et se révèle ainsi comme étant l’un des plus graves problèmes du gouvernement du président Cyril Ramaphosa. Face à la crise, le chef de l’Etat avait rapidement annoncé un plan de relance économique constitué de divers projets dans plusieurs secteurs. L’Afrique du Sud devrait mobiliser pas moins de 100 milliards de dollars en 5 ans pour mettre en œuvre ce plan et Ramaphosa avait chargé une équipe d’experts de séduire les investisseurs afin d’y arriver. Mais ce pari est désormais davantage corsé avec la chute des investissements directs étrangers.
Climat peu rassurant
Arrivé au pouvoir en remplacement du président Jacob Zuma sur qui planaient plusieurs soupçons dans un contexte économique très difficile pour son pays, Cyril Ramaphosa avait promis d’assainir le secteur financier, de renforcer la lutte contre la corruption et surtout d’améliorer le climat des affaires en Afrique du Sud. Près de 10 mois après sa prise de pouvoir, le contexte n’a pas beaucoup changé et le climat reste empreint d’incertitude.
Pire, le projet de réforme foncière introduit par l’administration Ramaphosa ne rassure pas. Rejeté par la minorité blanche mais largement soutenu par la majorité noire, le projet devrait permettre d’exproprier les riches fermiers blancs de leurs terres sans les indemniser afin de les redistribuer aux paysans. De quoi susciter auprès des observateurs, de vives inquiétudes sur le plan politique mais aussi économique.