Johannesburg (awp/afp) – La croissance sud-africaine, faible, devrait accélérer un peu d’ici la fin de la décennie, « mais pas assez pour faire baisser le chômage de façon significative », a estimé jeudi le Fonds monétaire international (FMI).
Jugeant que « les perspectives économiques sont ternes, avec des risques considérables », le FMI estime, comme les autorités sud-africaines, que le PIB du pays augmentera d’un très modeste 1,4% cette année. Il prévoit ensuite une légère reprise avec une croissance de 2,1% en 2015, puis de 2,75% sur la période 2016-2019.
Il y a un an, le FMI tablait sur une croissance de 2,9% en 2014, puis 3,5% à moyen terme.
L’Afrique du Sud a selon la plupart des économistes besoin d’un taux de croissance durable d’au moins 5 à 7% pour résorber son chômage de masse qui touche officiellement le quart de la population active, et beaucoup plus si l’on prend en compte les personnes exclues du monde de l’emploi.
« La croissance s’est ralentie ces dernières années, en particulier en comparaison à d’autres marchés émergents », constate le FMI. Et s’il faut blâmer le manque de dynamisme des principaux partenaires commerciaux de l’Afrique du Sud, « des difficultés structurelles, comme les grèves prolongées et les problèmes d’approvisionnement en électricité, ont été des facteurs importants », juge-t-il.
Après des grèves à répétition, notamment dans les mines et l’industrie manufacturière, ces derniers mois, c’est maintenant l’approvisionnement en électricité du pays qui inquiète, alors que les délestages se multiplient.
S’il constate que des progrès ont été faits depuis la fin de l’apartheid pour améliorer les conditions de vie de la population tout en maintenant une certaine stabilité macroéconomique, le FMI note que « le pays risque de voir se creuser les déficits extérieur et budgétaire, augmenter la dette publique et devoir affronter une augmentation du chômage et des inégalités.
Comme à chaque fois qu’il passe l’économie sud-africaine en revue, le FMI appelle à des « réformes structurelles » afin de « doper la croissance (…), créer des emplois et réduire la pauvreté ».
afp/buc
(AWP / 11.12.2014 11h50)
Source: romandie.com