L’opposition sud-africaine a déposé une plainte à l’encontre de Jacob Zuma, que la Cour constitutionnelle, la plus haute instance juridique du pays, a commencé à examiner mardi, et dans laquelle il est reproché au président sud-africain de s’être servi de l’argent du trésor public pour financer les travaux de rénovation de sa résidence privée à Nkandla. “Même si l’ANC perd beaucoup de sièges aux municipales, l’analyste considère qu’il est peu probable que le parti rappelle Zuma: “Il est affaibli, mais affaibli ne veut pas dire fini”. Le président sud-africain est tout d’abord englué dans différents scandales.
Auparavant, les députés du parti de gauche radicale EFF (Combattants de la liberté économique) avaient empêché pendant une heure le président de prononcer son discours sur l’état de la nation en multipliant les rappels au règlement. “Nous avions dit que le président goûterait un jour au tribunal et personne ne nous avait cru”, jubilait mardi Julius Malema, leader de l’EFF, devant ses partisans.
Jacob Zuma voleur? Ses détracteurs le traite de tous les noms depuis qu’il est au cœur du “scandale Nkandlla”, du nom de sa luxueuse résidence provinciale privée, rénovée aux frais du contribuable pour l’équivalent de 20 millions d’euros. Parmi les cris de la foule, les traditionnels ” Zuma doit partir”, ou encore ” Rends l’argent “. À propos de la construction de la piscine, le ministère de la Police explique qu’en réalité, il s’agit d’un bassin de rétention d’eau en cas d’incendie. En un mot qu’il se soumette aux injonctions de la médiatrice de la République, Thuli Madonsela, qui avait rendu en 2014 un rapport accusant M. Zuma d’avoir “indûment bénéficié” des travaux. Elle recommande que l’intéressé rembourse une partie des sommes.
L’opposition a saisi la Cour constitutionnelle, qui a commencé à examiner l’affaire. Mais ce serait tout de même une incroyable humiliation pour le chef de l’Etat. Une employée du gouvernement avait répliqué sur les réseaux sociaux que les Noirs devaient se comporter avec les Blancs “comme Hitler avec les Juifs”. La colère contre Jacob Zuma se nourrit de la crise économique et sociale qui frappe le pays: croissance faible (moins de 1,5 % pour 2015), chômage qui touche officiellement 25 % des Noirs (en réalité, il tournerait autour de 40 %!); manifestations d’étudiants contre l’augmentation des droits d’inscription à l’université, mouvements sociaux réclamant plus d’infrastructures.
Le président sud-africain Jacob Zuma a tenu à rassurer ses compatriotes qui s’inquiètent des conditions économiques défavorables actuelles, qu’ils ne devraient pas se décourager; appelant plutôt le pays à travailler ensemble pour renverser la situation.Dans un message télévisé adressé jeudi soir à la Nation, Zuma a réaffirmé que les conditions mondiales et nationales difficiles devraient “nous pousser à redoubler d’efforts, en travaillant ensemble”. Les deux femmes ont ensuite présenté leurs excuses. “Ils font du mal au pays, ils ternissent son image”, a-t-il estimé, alors que le discours était diffusé en direct sur les trois principales chaînes sud-africaines, et très suivi par le public.
Source: Gabon Actualités
