Le gouvernement sud-africain a demandé mardi des éclaircissements à la médiatrice chargée de veiller à une bonne utilisation de l’argent public après la publication d’un rapport montrant que le président Jacob Zuma a personnellement bénéficié de travaux réalisés aux frais du contribuable dans sa propriété privée.
« Nous avons besoin d’éclaircissements sur certains aspects du rapport de la médiatrice » de la République, ont indiqué dans un communiqué les ministères chargés de la sécurité publique.
« Nous avons demandé des éclaircissements sur certaines parties qui prêtent selon nous à confusion, ce qui a paru évident lors de notre lecture attentive du rapport », ont-ils écrit, multipliant par ailleurs les précautions oratoires pour se dire respectueux de l’indépendance de la médiatrice dans son rôle au sein des institutions sud-africaines.
Mettant directement en cause la gestion des ministres concernés –qui ont déjà produit leur propre rapport ne trouvant rien de répréhensible–, la médiatrice Thuli Madonsela a jugé que le président devrait rembourser une partie des 246 millions de rands (16,5 millions d’euros) dépensés pour sa sécurité dans sa résidence de Nkandla (est).
L’opposition a estimé à 52,8 millions de rands (3,6 millions d’euros) les aménagements dont a profité M. Zuma, qui comprennent entre autres un amphithéâtre, une piscine, un enclos pour le bétail et un poulailler.
Appelé par la médiatrice à s’expliquer devant le Parlement, Jacob Zuma a répondu qu’il réagirait sur le fond de l’affaire quand il aurait en main un nouveau rapport établi par une commission qu’il a lui-même nommée. Celle-ci ne rendra ses conclusions qu’après les élections générales du 7 mai, qui devraient lui permettre de conserver son poste de président.
Jacob Zuma a déjà prévenu qu’il n’entendait pas rembourser un rand, rejetant la responsabilité des travaux sur son gouvernement.
© 2014 AFP