Onze suspects ont été arrêtés mercredi à Johannesburg durant un raid nocturne de la police sud-africaine épaulée par l’armée pour stopper les violences xénophobes ayant fait au moins sept morts en trois semaines.
Des dizaines de policiers ont encerclé un foyer hébergeant des travailleurs sud-africains à Jeppestown, dans l’est de l’agglomération et la police a perquisitionné un à un les étages de ce foyer, théâtre de heurts quatre nuits auparavant, tandis qu’un hélicoptère survolait le quartier.
« Onze suspects ont été arrêtés, âgés de 24 à 29 ans », a précisé le porte-parole de la police nationale Solomon Makgale. Ils sont accusés de vol et recel de biens volés durant de récents pillages de magasins d’immigrés.
Cette démonstration de force est censée ramener le calme mais aussi rectifier l’image du pays à l’étranger après ces incidents que le gouvernement sud-africain est accusé de n’avoir pas pris au sérieux, malgré les violences de 2008 qui avaient fait 62 morts.
Le président Jacob Zuma devait engager dans la matinée un dialogue au sommet sur les questions d’immigration en Afrique du Sud, dont les mines recrutent des travailleurs étrangers depuis plus de cent ans.
Jeudi, M. Zuma a également prévu de rencontrer les représentants des réfugiés et demandeurs d’asile, tandis que de multiples associations appellent à une manifestation à Johannesburg pour dire non à la xénophobie.
« Le président entend instaurer un partenariat durable avec les parties prenantes dans le pays afin que les agressions honteuses d’étrangers ne se répètent plus grâce à une meilleure gestion de l’immigration », selon un communiqué de la présidence.
Dans un gage donné à ceux qui, comme le roi zoulou, réclament des contrôles renforcés aux frontières, le président Zuma a déjà annoncé le transfert de 350 militaires au ministère de l’Intérieur « pour travailler comme agents d’immigration aux postes frontières ».
L’Afrique du Sud est soumise, depuis la fin du régime raciste d’apartheid, à une forte pression migratoire. Le niveau de vie sud-africain et les infrastructures de santé ou économiques comparables à l’Europe attirent de nombreux Africains fuyant la guerre ou la misère dans leur pays.
Source: Autre presse