Une ONG sous-régionale plaide pour l’adoption par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) des directives visant au relèvement du taux de taxation du prix de vente au détail du tabac à 70% pour “protéger les populations”.
Dans un document transmis jeudi à Xinhua, l’Observatoire du tabac en Afrique francophone (Otaf) invite les pays de la CEDEAO à “faire du projet de directives (de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac, CCLAT), une priorité en vue de son adoption et de son application effective pour protéger les populations”.
Les Etats ouest-africains, parties à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac, examinent depuis trois ans deux projets de directives visant à l’uniformisation des politiques fiscales et, notamment, à l’harmonisation de la taxe sur le tabac qui devrait être relevée à 70% du prix de vente au détail.
Selon une étude citée par l’Otaf, “la taxation est le moyen le plus efficace pour réduire la consommation parmi les groupes à faible revenu et empêcher les jeunes de commencer à fumer”.
L’Otaf “lance un appel ultime aux députés de la CEDEAO à soutenir les projets de directives pour marquer leur attachement à la santé des populations”, indique la note d’information.
Le texte demande également aux Etats de la CEDEAO de “continuer sans relâche la mise en œuvre de toutes les dispositions de la CCLAT”.
L’Otaf dénonce une “intrusion” des compagnies de tabac dans le processus d’adoption des directives de la CCLAT avec pour “risque de prendre des mesures adoucies et influencées par les complices de l’industrie”.
L’Observatoire invite les Etats à “rester vigilants” et à “entreprendre toutes les démarches nécessaires” pour adopter les directives.
En Côte d’Ivoire, pays qui a ratifié en janvier 2010 la CCLAT, les données de la prévalence tabagique estiment à 5 000 le nombre de décès annuels liés au tabagisme dans la tranche des 40 à 70 ans et à 28 milliards de FCFA le coût de la prise en charge des patients tabagiques dans un hôpital public.