De l’Afrique de l’Est en Afrique australe en passant par l’Afrique de l’Ouest, les jeunes loups de la politique africaine veulent faire émerger une coalition. Objectif, fédérer les efforts afin d’accéder à l’alternance.
Vendredi, le député ougandais Robert Kyagulanyi Ssentamu, plus connu sous son nom d’artiste Bobi Wine, se trouvait au Kenya. Il y a rencontré Boniface Mwangi, un activiste kényan qui a fait ses premiers pas dans la politique de son pays l’an dernier. Ensemble, ces deux opposants ont fait germer l’idée d’une grande coalition africaine d’opposant.
Ils disent avoir déjà contacté l’opposant sud-africain Julius Malema ou encore le Zimbabwéen Nelson Chamisa et d’autres opposants de l’Afrique de l’Ouest. Pour l’heure, juste une ébauche. Aucune indication sur la forme que prendra cette coalition, ou la dénomination sous laquelle elle sera promue.
L’idéal, quant à lui, semble être clair. Au sein de cette organisation, ces opposants entendent lutter contre la mauvaise gestion du continent à majorité jeune, mais aux mains de dirigeants âgés. “Au nom de qui parlent-ils ? Ils volent, pillent et endettent énormément nos pays”, a déclaré le Kényan Boniface Mwangi.
La jeunesse africaine en mouvement
Pour cet activiste dont la candidature aux élections législatives s’est soldée par un échec, les jeunes ne devraient pas avoir peur de tenter l’aventure politique – gage de changement – malgré les éventuels échecs. “Le silence leur fait penser que vous ne ressentez pas la douleur”, a-t-il estimé. “Quand tu es jeune, ils peuvent te briser les os mais pas ton esprit. Il est temps de se casser les os !”, a-t-il ajouté.
Depuis quelques années, avec notamment le printemps arabe en 2010, un sursaut est observé au sein de la jeunesse africaine. Si la politique était jusque-là considérée comme l’affaire de personnes d’un certain âge, l’activisme au sein de la société civile et le maintien au pouvoir de certains dirigeants à coups de modifications constitutionnelles ont éveillé les ambitions politiques au sein de la jeunesse.
De ses chansons à charge contre le régime ougandais, Bobi Wine a passé le cap en obtenant un siège à l’Assemblée nationale. Il demeure l’un des critiques les plus virulent du président Museveni et est devenu le porte-parole d’une jeunesse ougandaise urbaine et souvent très pauvre qui ne se reconnaît pas dans le régime d’un président vieillissant (74 ans), au pouvoir depuis 1986.
Mais cela n’est pas sans conséquence. Il accuse la police de l’avoir torturé alors qu’il était en détention provisoire suite du caillassage du convoi de M. Museveni en marge d’une élection législative partielle à Arua (nord) le 14 août, remportée par le candidat de son parti face à celui du pouvoir.
Depuis, le député-chanteur est accusé de “trahison”. À son retour en Ouganda après des jours de soins médicaux aux Etats-Unis, Bobi Wine a réitéré sa volonté de poursuivre le combat pour le changement.
Source: africanews