Au Maghreb les Africains noirs en transit pour l’Europe sont tués et humiliés. Malgré ces maltraitances sur fond de racisme, les Subsahariens continuent d’affluer en Algérie, Libye, Tunisie et au Maroc. Les emprisonnements dans les camps de concentration et leurs refoulements par les autorités de ces pays de transit sont loin de les dissuader.
Face à cette triste réalité, les autorités des pays africains subsahariens ne devraient –elles pas envisager des mesures énergiques pour que cessent le massacre et l’humiliation de leurs ressortissants au Maghreb ? Cet espace géographique reste un transit infernal pour les noirs africains en route vers l’Europe. Considérés comme des boucs émissaires lors des récurrentes crises économiques des pays du Maghreb, les noirs africains ne sont et ne seront jamais les bienvenus.
Le débat sur la question des migrants subsahariens dans les pays nord-africains est d’ailleurs relancé par les récents événements racistes en Tunisie, dont le Chef de l’Etat ne cesse d’adresser des propos haineux et racistes à leur endroit. En février dernier, Kaïs Saïed a dénoncé des «hordes de migrants clandestins», source de «violences, de crimes et d’actes inacceptables» dans son pays. Ce pays, où se passe désormais une chasse à l’homme noir, effectue actuellement refoulement des migrants noirs africains à la frontière algérienne. Lesquelles sont en train de les renvoyer vers les frontières maliennes et nigériennes (donc en plein désert pour mourir de faim et de soif).
L’Algérie, sans prendre en considération la nationalité des migrants, aurait déjà renvoyé plus de 11 000 personnes vers le Niger entre janvier et avril 2023. Les opérations sont toujours en cours, d’après la même source, et s’opèrent au rythme minimum d’un convoi par semaine depuis 2018.
D’autre part, ces mouvements de ressortissants subsahariens, vers la côte de l`Espagne et de l’Italie, sont aussi la cause des milliers de pertes de vie humaine en mer méditerranée, s’ils échappent aux sévices subis lors de leur odyssée.
S’il est un corollaire que la migration transforme le monde et que les hommes se transforment par la migration, les Africains du sud du Sahara devraient renoncer à l’immigration clandestine qui entame leur dignité. Mais au préalable, les Autorités de leurs pays doivent s’efforcer à faciliter l’alternative d’une immigration légale. Toute chose réalisable avec les pratiques de bonne gouvernance.
Gaoussou Madani Traoré
Le Challenger