Depuis samedi dernier, les combats ont repris entre les combattants du GATIA et ceux de la CMA. Ils se sont concentrés sur la vallée de l’Amassine et la localité de Takalout. Interrompus par le mauvais temps, ils ont repris lundi matin dans la localité d’Anefis située à environ 150 kms de Kidal. Ces combats se déroulent alors que le Premier ministre du Niger Brigi Raffini s’apprête à recevoir toutes les factions rivales du nord afin de parvenir à une paix durable. Dans les chancelleries occidentales en tout cas, les supputations vont bon train. Pour certains, la CMA veut démontrer qu’elle a la clé du problème. Pour d’autres, la CMA a pris les devants pour que la ville de Kidal ne subisse pas le même sort que Ménaka désormais sous le contrôle des autorités de Bamako.
Les forces internationales ont été surprises par les combats de samedi qui ont opposé les combattants du GATIA (plateforme) favorables à l’unité du Mali et les combattants de la CMA, des combats qui se sont poursuivi hier lundi, alors même que tous les partis se sont engagés à respecter scrupuleusement l’accord d’Alger signé par la plateforme le 15 mai et par la CMA le 20 juin à Bamako.
Si l’origine des combats n’a pas été élucidée, tout porte à croire que c’est la CMA qui a ouvert les hostilités pour pouvoir discuter en position de force à Niamey où tous les protagonistes du conflit du nord doivent se retrouver autour du Premier ministre nigérien Brigi Raffini qui connaît bien le dossier du nord du Mali.
La CMA a toujours du mal à digérer la couleuvre de l’accord de paix qui n’a pas fait place à l’autonomie. Les séparatistes souhaitent profiter de cette énième rencontre pour réaffirmer leur volonté à aller vers l’autodétermination. C’est ce qui explique le crépitement des armes. Mais, ils ont peu de chance d’obtenir gain de cause au Niger, car ce pays a aussi connu des rebellions touarègues à répétition et les choses peuvent basculer à tout moment car la plupart des vétérans du Mouvement Nigérien pour la Justice et l’Egalité (MNJE) à l’image d’Agaly Olambo sont de l’autre côté de la frontière c’est-à-dire en Libye. Un pays qui, justement est devenu le sanctuaire du Groupe Etat Islamique. Pendant que du côté du lac Tchad, Boko Haram qui est devenu l’EI en Afrique de l’ouest harcèle régulièrement les forces nigériennes. Mieux, Ben Mokhtar qui a revendiqué l’attaque de Sevaré au nom d’AQMI veut prendre la direction de ce mouvement pour faire barrage au groupe Etat Islamique Quel que soit l’issu des combats, le gouvernement de Niamey par le truchement de son Premier ministre va tenter de convaincre toutes les communautés à aller à la paix pour que la lutte contre le terrorisme soit un objectif commun.
Pour d’autres, la CMA a pris les devants pour éviter que le GATIA ne reproduise le scénario de Ménaka où il a arraché la ville aux séparatistes avant de la remettre à l’armée.
Contrairement aux accrochages précédents, ni la MINUSMA encore moins « BARKHANE » n’ont bougé le petit doigt.
Pour les chancelleries occidentales, la spirale de la violence n’augure rien de bon et il va constituer une entrave contre la lutte contre le terrorisme qui est devenue une hydre qui s’étend désormais à l’Europe
Des responsables du nord voient derrière ces combats la main invincible des barons de la drogue.
En revanche, pour d’autres, ces affrontements sont liés au partage des portefeuilles ministériels en cas de remaniement
Ces évènements se déroulent alors que le samedi, l’armée algérienne a saisi une importante quantité d’armes en direction du Mali.
Cette situation arrange surtout Iyad qui peut encore dormir tranquille aussi longtemps que le nord connaîtra violence.
Badou S. Koba
Source: Tjikan