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Affaire RN3: le PM recadré par un ministre

Est-ce désormais la guerre ouverte entre le Premier ministre et certains membres de son gouvernement ? En tout cas, ceux en charge ou qui l’ont été du domaine des transports, des infrastructures et de l’équipement ne portent plus de gang contre certaines initiatives et certains propos du chef du gouvernement.

En visite sur les terres du Chef de file de l’Opposition (après Mopti), face à la colère des populations au sujet du rapatriement de l’entreprise Satom au sud pour s’occuper de la RN3, le ministre de l’Agriculture, Moulaye Ahmed BOUBACAR alias Baba Moulaye affirme que le Premier ministre n’a jamais dit cela. Depuis Niafunke donc, le ministre de l’Agriculture dément « la rumeur selon laquelle, le Premier ministre aurai instruit de réorienter le chantier de construction de la route de Tombouctou sur Kayes ». Des propos qui selon sa communication « ont calmé les ardeurs des populations très remontées par ladite rumeur ».
La question est : le Premier ministre n’a pu (ne peut pas) dire ce qu’il a pourtant dit en public devant des journalistes ou le ministre Moulaye Ahmed BOUBACAR par solidarité régionale n’est-il pas d’accord avec son Chef ?
Il faut bien penser, que Tombouctien, ministre et doublée d’homme politique, il ne peut adhérer à la solution qui révolte sa base. Aussi, faut-il tout simplement comprendre qu’il rejette cette décision et par élégance verbale il ne veut pas dire que son Chef a dit une énormité. Donc, il dit que ça ne peut pas venir de lui, ce sont des rumeurs.
Des rumeurs pourtant que le cabinet du Premier ministre, si prompt à répondre, n’a pu jusqu’ici démentir le ministre Moulaye Ahmed BOUBACAR. Des propos repris deux fois par le Premier ministre lors de la rencontre, fidèlement relayés sur les réseaux sociaux et confirmés par des journalistes présents à la rencontre. Voilà donc un ministre qui dit au Premier ministre qu’il n’a pas dit ce qu’il a dit. S’agit-il pour Moulaye Ahmed BOUBACAR d’une façon de se démarquer de Boubou Cissé ou prenant fait et cause pour sa région de lui déclarer la guerre ?
En attendant la réponse qui s’impose d’évidence, faut-il aussi rappeler l’esclandre qui a opposé le PM à sa ministre des Infrastructures et de l’équipement au sujet du financement de la RN3.
Après qu’elle ait été « dispensée » pour ne pas dire mise à l’écart de la rencontre de ce lundi entre le Premier ministre et les faitières des protestataires de Kayes et Kati qui demandaient sa tête. Mme Traoré Seynabou n’a pas hésité de pondre un communiqué pour cracher ses 4 vérités dans cette affaire où elle peut estimer avoir été le bouc émissaire d’une tension dont elle n’est en rien coupable. Pour laver son honneur, au regard des « manipulations et la divulgation d’informations mensongères de nature à envenimer la situation » elle déballe sa part de vérité : « contrairement à certaines allégations…
Une étude pour la réhabilitation totale de la route Kati-Kolokani-Didieni-Diema-Kayes-Diboli a été réalisée. Le coût total pour la réalisation des travaux était évalué à plus de 350 milliards. Faute de moyens financiers pour prendre en charge le coût, l’option d’une réhabilitation progressive a été souhaitée. C’est dans ce cadre que la réhabilitation du tronçon Kati-Kolokani-Didieni a été envisagée pour un montant de 78 milliards.
Les travaux de la route Kati-Didieni ont été suspendus pour des raisons financières. Suite à des tensions de trésorerie, l’entreprise n’a pas perçu la totalité de l’avance de démarrage qui devait lui permettre de continuer les travaux ».
La réponse du berger à la bergère n’a pas tardé.
Le Premier ministre saisit l’opportunité de sa rencontre avec le Collectif Sirako et le FARK pour recadrer la ministre, et sans ménagement : « en ce qui concerne le début des travaux de la route Kati-Didiéni, ce n’est pas un problème d’argent qui bloque le début des travaux. Le Premier ministre recevra les représentants de la société SATOM demain mardi afin de faire le point sur l’exécution des travaux toute chose qui lui permettra d’évaluer le début effectif des travaux ainsi que les mesures d’urgence à prendre. Aucune date de début des travaux ne peut être annoncée avant cette rencontre.
Un montant de 15 milliards de FCFA a déjà été engagé en plus des montants pour l’avance de démarrage. Le financement est inscrit dans le budget d’État sur trois ans dont le financement est aussi acquis. Si ce n’est qu’une question d’argent, les travaux commenceront. »

Par Sidi DAO

Source: info-matin

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