Adulé aux premières heures de sa nomination, le Premier ministre Boubou CISSE a échoué lamentablement à apaiser la grogne des jeunes en colère contre la non-tenue de la promesse du gouvernement de reconstruire l’axe Bamako-Kayes dans un état de dégradation très avancé. En manque de solution, il est secouru par le Directeur de la sécurité d’État sur instruction du président IBK. Un cinglant désaveu du Premier ministre.
Des parties de l’axe Bamako-Kayes étaient barricadées depuis cinq jours par des jeunes du pays. Ils manifestaient ainsi contre la dégradation de cette route ; tout en réclamant la relance du train voyageur et celle de l’aéroport Dag-Dag de la région de Kayes. Face à cette grogne qui était en train de s’amplifier, le chef du gouvernement présenté comme le messie, l’homme à la baguette magique, s’est précipité pour rencontrer des contestataires à la Primature, le lundi dernier. L’objectif ultime étant d’obtenir des contestataires la levée du blocus sur la route la plus fréquentée du Mali.
L’un après l’autre, il a reçu successivement le Collectif Sirako de Kati et le FARK. Après plusieurs heures d’échanges, l’homme étale sur la place publique son amateurisme. À défaut de faire des propositions de résolutions aux problèmes, il a été aussi incapable d’apaiser la situation. Boubou n’a pas été simplement poignant. A ce niveau de cette responsabilité, une telle rencontre ne s’improvise pas comme il l’a fait. Une démarche de débutant? diraient certains. Il a donné l’impression de ne pas se soucier des attentes légitimes de ces jeunes, en particulier, et de tous les usagers de la cette route, en général.
Au contraire, a-t-il choqué plus d’un, en affirmant que l’axe Bamako-Kayes fait une recette de plus de 2 milliards de FCFA par jour. Un propos, à l’image d’une bavure politique, pour Boubou CISSE, qui depuis sa nomination, fait face à son premier grand problème. Au lieu de confirmer son statut d’homme qui mérite son poste, il a lamentablement échoué et même déçu son Président en mettant le DG de la sécurité d’État en mission dans cette affaire.
En effet, peut-être ayant compris l’incapacité de son Premier ministre de gérer une situation très sensible pour son régime, le chef de l’État, depuis le Japon, a sollicité l’implication personnelle du Directeur général de la Sécurité d’État afin d’avoir une accalmie. Ce faisant, Boubou CISSE est désavoué par son chef, IBK. Sinon comment comprendre que le DG de la Sécurité d’Etat soit appelé au secours alors que lui, Premier ministre, ayant le dossier en main, n’a pas dit son dernier mot ? Mais ce qui était aussi évident, Boubou CISSE était à court de solutions et de propositions. Donc, il fallait le mettre à la touche dans cette affaire.
En cinq jours, ce qu’il n’a pas pu avoir a été obtenu par le général Moussa DIAWARA, en une heure d’échange, de discussion. En effet, grâce à l’intervention du Directeur de la SE, le gouvernement a enfin eu un accord avec les manifestants ayant permis la levée des barricades qui étaient érigées un peu partout sur le tronçon concerné.
Pour la contrepartie, le gouvernement, à travers le Président de la République, a promis le démarrage des travaux le 20 septembre.
Par Sikou BAH