Selon une source proche du dossier, Soumeylou Boubèye Maïga n’est pas le seul concerné dans cette affaire. Deux autres anciens dignitaires du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta auraient été appelés pour être entendus dans ce dossier. Il s’agit de l’ancienne ministre de l’Economie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko, et le directeur de cabinet du président de la République d’alors, Mahamadou Camara, non moins ancien ministre en charge de la Communication. Les dossiers de ces deux anciens ministres seraient également en instruction à la Chambre d’accusation.
«Depuis que Soumeylou Boubèye est intervenu sur Renouveau TV pour dire clairement qu’il ne soutiendrait pas la transition et que s’il soutient la transition c’est seulement dans les 18 mois et qu’il ne considère plus Assimi Goïta comme Président, il a alors été entendu dans le cadre de cette affaire. Pendant un an, ceux qui ont chassé IBK sont incapables d’apporter des changements et ils veulent qu’on se taise. Quand un politicien devient Premier ministre, il faut s’attendre à tout. L’acharnement politique, c’est tout ce que Choguel connaît depuis 1994, au temps du Coppo. Ce qui fait encore rire, c’est le Président de la transition lui-même. Quelqu’un qui a violé la constitution, qui peut-il juger ? Quelqu’un qui a pris le fusil et violé la constitution, c’est lui qui devrait être jugé en premier lieu», a expliqué Boubou Mabel Diawara, Secrétaire général Asma-CFP, à la presse, à l’entrée de la Cour suprême.
Pour lui, il n’y a pas eu de détournement. Il y a eu deux rapports contradictoires. La loi de programmation militaire a fait voter plus de mille milliards francs.
«On a fait voter 1000 et quelques milliards et dire qu’il y a mille et quelques milliards, c’est deux choses différentes. Soumeylou Boubèye Maïga est entendu dans l’affaire, parce que le rapport de la Cour suprême et celui du Vérificateur général se contredisent. Puisque l’achat des équipements militaires s’est fait sous forme de prêt. Quand tu fais des achats sous forme de prêt et que tu n’as pas d’argent, tu te conformes aux conditions du vendeur. La loi des finances est bien connue. On n’engage pas l’Etat, c’est l’Etat qui s’engage. Il n’y a pas eu de détournement de 1000 milliards», a-t-il insisté.
Me Kassoum Tapo, le conseil de SBM, joint par téléphone par un confrère de la place, a confirmé l’information. En tout cas, jusqu’à 14 heures, aucun véhicule n’avait franchi les portails de la Cours suprême pour la Maison d’arrêt centrale de Bamako. Idem pour son avocat.
Est-ce une manière de faire croire au peuple que la justice malienne a afin retrouvé son indépendance ou c’est juste la revanche des hommes en treillis au pouvoir ? Car qui connaît l’histoire récente du Mali sait que le dossier Amadou Aya Sanogo a été instruit au temps de Soumeylou Boubèye Maïga. Beaucoup n’ont pas encore digéré cette situation. Ou encore une vengeance politique contre SBM? Ce dernier n’a-t-il pas péché en commettant Me Kassoum Tapo, un allié de taille de Dr. Boubou Cissé, un concurrent direct pour la course à la présidence ? L’avenir nous édifiera.
En tout cas, Boubou Cissé, s’il est épargné par ce vent judiciaire qui souffle désormais sur la République, a tout à gagner si SBM venait à être écarté de la présidentielle de 2022.
Affaire à suivre!
Almihidi Touré