La situation de l’école malienne est complexe en général. Le constat de ces deux dernières années scolaires l’atteste. Un rappel : en 2020, l’école malienne a subi des difficultés à long terme. D’une part, les syndicats de l’Éducation se battaient pour l’application stricte de l’article 39. D’autre part, la maladie à coronavirus frappait de plein fouet. Arrivé au pouvoir, le CNSP avait trouvé un terrain d’entente avec les syndicats afin d’organiser les examens de fin d’année en octobre 2020. Mais les difficultés ont ébranlé l’année scolaire qui est maintenant à son terme. Le même problème n’en demeure pas moins cependant. Face à cette pandémie mondiale, le gouvernement de Moctar Ouane avait repoussé la date de la rentrée scolaire 2020-2021. Après des initiatives, le 25 janvier dernier, les élèves ont repris le chemin de l’école. D’ailleurs, six mois avaient été programmés par le ministre de l’Éducation afin de sauver l’année scolaire en cours et débuter le Nouvel An en octobre. Malgré des dispositions prises par l’État, les enseignants ont refait surface avec l’article 39 au motif que c’est une loi. À quelques jours de la rentrée, des négociations se poursuivaient toujours entre le gouvernement et les syndicats pour la sortie de crise, aucun compromis n’a pu être obtenu. Les syndicats avaient d’ailleurs tourné le dos au gouvernement pour montrer leur position à l’opinion publique nationale et internationale.
Arrivé à la primature, Dr. Choguel K. Maïga a rapidement rencontré les enseignants et d’autres syndicats qui étaient en grève en vue de créer l’apaisement social. Entre lui et les syndicats de l’Éducation, les choses ont évolué un peu. Le Premier ministre Maïga a pu convaincre que les enseignants ont été piégés à la veille des élections présidentielles de 2018. C’est ainsi que le gouvernement a harmonisé des salaires lors d’un Conseil des ministres. Choguel a, à son tour, rencontré les syndicats pour leur expliquer les raisons. Mais cette harmonisation des salaires a soulevé à nouveau la tension des syndicats. Ils ont décidé de se retirer de tout puisque la ligne rouge a été franchie par le gouvernement. Des négociations se poursuivirent, mais rien n’a pu être conclu. Le gouvernement, à la veille des examens de fin d’année, a rencontré d’autres acteurs pour le déroulement de ceux-ci. En commençant par le Cap, les syndicats de l’éducation avaient pris des initiatives contre des examens de fin d’année. Pour l’examen du BT1 et BT2, un boycott a été fait. Pour ce qui est du DEF, les enseignants avaient qualifié ces examens de mascarade ou les sujets circulaient partout en raison des fuites. Pour l’examen du baccalauréat, la fuite des sujets était en effet fréquente sur les réseaux sociaux.
Malgré tout, l’année a été sauvée par le gouvernement, au grand désespoir des enseignants. En tout cas, les résultats attendus inquiètent les candidats. Les syndicats vont-ils hausser à nouveau le ton ? L’année est-elle finie en beauté ? À suivre…
Lassana Sow
Source: LE COMBAT